Les espoirs des amateurs suisses de foie gras – généralement latins – reposent entre les mains de 46 personnes : les 46 représentants des cantons au Conseil des Etats.
Il y a un mois, le Conseil National a en effet accepté une motion de l'agriculteur UDC zürichois Martin Haab réclamant l'interdiction d'importation de foie gras. Argument : il est révoltant de voir, d'un côté, la Suisse imposer à son agriculture des règles prohibant la production de denrées issues de "pratiques cruelles" et, de l'autre, importer de tels produits.
Contre l'avis du Conseil fédéral, 119 conseillers nationaux ont soutenu ce texte, 61 s'y sont opposés et 9 se sont abstenus. Les huit élus valaisans se sont très majoritairement retrouvés dans le camp des perdants à l'exception du Vert Christophe Clivaz et de l'UDC Michaël Graber.
Au Conseil des Etats, désormais, de trancher. S'il se rallie à l'avis du Conseil National, les amateurs de foie gras n'auront plus d'autre choix que de se rendre en France ou dans certains pays d'Europe de l'Est. La décision tombera au plus tôt en juin, plus probablement durant le 2e semestre 2022.
Mais il est encore loin d'être certain que les sénateurs aillent dans cette direction. La conseillère aux Etats valaisanne Marianne Maret rappelle qu'une motion identique, venant elle aussi du Conseil National, avait finalement été balayée par le Conseil des Etats à la fin 2017.
Si elle recommande de consommer du foie gras "avec parcimonie", Marianne Maret estime que la Chambre Haute fera preuve de sagesse, même si le vote sera sans doute plus serré qu'en 2017. A titre personnel, en tous cas, elle combattra l'interdiction d'importation.