Le comité "No Frontex" dénonce les agissements de l'agence de l'UE

Keystone-ATS
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Frontex a sa part de responsabilité dans la misère qui règne aux frontières extérieures de l'Europe, dénonce le comité référendaire No Frontex. Il a lancé sa campagne contre le renforcement du financement de l'agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes.

Le peuple se prononcera le 15 mai sur une augmentation des contributions financières de la Suisse à Frontex. Les fonds devraient passer de 24 millions de francs en 2021 à 61 millions en 2027.

Complice de violations

Donner plus de moyens financiers à Frontex signifie qu'il y aura davantage de violence aux frontières, avance vendredi le comité référendaire. L'agence est complice des violations des droits humains. "Elle agit comme si la migration était un danger", critique Saeed Farkhondeh, membre du comité.

L'agence participe aux push-backs illégaux le long de la route des Balkans. En mer Méditerranée, elle est présente lorsque les gardes-côtes nationaux détruisent les moteurs des bateaux et abandonnent en mer les personnes en quête de refuge. "Il n'existe aucun instrument de contrôle sur les agissements de Frontex ou des polices de frontière; ni en Suisse, ni en Europe", souligne Gabriella de Goulon.

Guerre contre les migrants

Or les gens qui fuient des pays comme la Somalie, le Soudan du Sud ou encore l'Erythrée recherchent simplement la sécurité. L'Europe a érigé des murs. Elle a légiféré pour empêcher ces personnes d'entrer légalement en Europe alors qu'elles ont besoin d'une protection internationale.

Et Frontex fait partie de ce système, critique Mussie Zerai. "Elle est une constante dans cette guerre contre les migrants", abonde Mme de Goulon. "Nous ne voulons pas être complices des brutalités faites contre les migrants. La violence que Frontex engendre nous regarde."

"La solidarité et la protection des droits fondamentaux sont des valeurs européennes centrales essentielles: le droit de déposer une demande d'asile en fait partie", poursuit le président des Vert-e-s Balthazar Glättli. Ce droit est actuellement bafoué par Frontex, accuse-t-il. "Elle (l'agence) tolère la violence aux frontières, voire y est elle-même impliquée."

Liberté de mouvement demandée

Pour le comité référendaire, réduire les ressources de Frontex pourrait pousser l'UE à renoncer à sa politique de fermeture. "Nous voulons la liberté de mouvement et non une protection accrue des frontières", plaide Saeed Farkhondeh.

Le système européen fait la même chose que l'ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, avec son mur pour repousser les Mexicains, conclut le conseiller aux Etats socialiste Daniel Jositsch.

ATS