Chaque hiver, de nombreux touristes transitent entre les aéroports du pays et les stations valaisannes. Pour rejoindre leur destination de ski, certains vacanciers choisissent le taxi. Si la plupart des transporteurs opèrent en toute légalité, certains – venus de l'étranger – proposent des courses clandestines. C'est ce qu'on appelle le cabotage. " C'est un phénomène qu'on connaît depuis très longtemps, qui consiste à venir avec un véhicule à plaques étrangères faire du taxi en Suisse", explique l'adjudant Jean-Baptiste May, chef du Centre de compétence trafic lourd de Saint-Maurice (CCTL). En Suisse pour transporter des passagers, il faut disposer d'un véhicule immatriculé dans le pays et disposer d'un tachygraphe. [NDLR : un tachygraphe est un appareil électronique enregistreur de vitesse, de temps de conduite et d'activités installé dans un véhicule de transport.]
Le cabotage concerne tous les types de courses dès qu'un passager est transporté professionnellement. "Le phénomène débute dès qu'on veut faire un transport rémunéré de personnes. Il faut qu'un gain économique soit réalisé lors de ce genre de transport", précise Jean-Baptiste May.
Chaque saison hivernale, environ une dizaine de cas de cabotage est constatée par la Police cantonale valaisanne, qui mène régulièrement des opérations d'envergure pour mettre hors d'état de nuire ces transporteurs clandestins. "Nous contrôlons partout en Valais, principalement sur les axes touristiques, ce genre de phénomène", indique encore Jean-Baptiste May du CCTL.
Ces cabotages posent également des problèmes de concurrence déloyale vis-à-vis des entreprises helvétiques de taxi qui font le même type de transport. "Eux [les taxis suisses] sont soumis aux lois suisses, qui sont restrictives en matière de tachygraphe, tandis que les véhicules à plaques étrangère ne sont pas soumis à cela chez eux", dénonce Jean-Baptiste May.
Le cabotage est réprimé par une amende de 4'000 francs ainsi que par le dédouanement du véhicule, qui peut s'élever jusqu'à 10'000 francs.