"L'argent liquide semble rassurer" : des numismates valaisans "victimes" d'un engouement inédit

Des coffres débordant de pièces de monnaie dissimulés sous son lit ou dans son armoire. Cette image, qui renvoie à un tableau vintage des années 50, redevient courante. Dans les foyers valaisans aussi. L’argent liquide se vend mieux et se recherche de plus en plus. Deux numismates professionnels en voient l’impact sur leurs affaires courantes.

Ces professionnels, revendeurs de pièces rares et historiques, ont vu un changement inédit dans leur clientèle et leur marché. Les collectionneurs friands de vieux écus antiques se perdent avec le temps. Mais de nouveaux clients sont apparus devant leurs étales : des acheteurs attirés par la matière et la monnaie refuge, à conserver dans un coffre.

Des collections de pièces "de sécurité"

La crise sanitaire. Puis la crise économique. Ces événements mondiaux ont fait naître un nouvel engouement pour l'argent liquide, comme un gage de sécurité. "Ils sont arrivés peu à peu dans les marchés", observe Jean-Luc Fournier, qui participe à trois marchés par semaine de Sion à Monthey. "Puis tout se fait par le bouche à oreille."

Ces clients, les numismates les appelle des "investisseurs" plutôt que des collectionneurs". Avec eux, l’argent se vend en vrac, ou au poids. De quoi se créer un pécule à domicile, qui quoi qu’il arrive, conservera une valeur avec le temps, qu’ils se dirigent vers une fonderie ou qu’ils les cèdent à d’autres acheteurs, avec un petit bénéfice à la clé.

"Contrairement à des cryptomonnaies virtuelles qui pourraient totalement disparaitre, la monnaie reste et perdure dans le temps", justifie Mario Conversano, numismate depuis 48 ans à Martigny, qui parle d'un vrai changement de philosophie chez sa clientèle. "Avant, la numismatique était une histoire de passion, on appréciait l'objet et son histoire. Aujourd'hui, nombreux sont les clients qui sont attirés par la matière, qui offre une sécurité financière."