La vache Sally est morte après avoir avalé une canette en alu : le ras-le-bol de son propriétaire
Jeter une canette en aluminium dans un champ est un geste qui peut s’avérer meurtrier pour le bétail. Vincent Roten, agriculteur de Savièse et chef de groupe du Centre au Grand Conseil en a fait l’amère expérience en début de semaine. Son témoignage.
"Elle s’appelait Sally, elle avait 8 ans, et elle est morte ce matin après avoir mangé une canette en alu ". Ce message a été posté lundi en début d’après-midi sur le réseau social Facebook, juste en-dessous d’une photo de Sally. Sally, c’est l’une des vaches Angus de l’agriculteur saviésan Vincent Roten.
"En fin de semaine passée, j’ai remarqué que ma vache avait un comportement anormal. Elle restait en retrait du troupeau, avec la tête baissée. Durant le week-end son état de santé s’est complètement dégradé. Elle ne mangeait plus, elle ne buvait plus. Un rapide diagnostic vétérinaire a révélé qu’elle avait avalé un corps étranger, puis elle en est morte", raconte Vincent Roten, la mine résignée.
"La vache est lacérée de l’intérieur ! "
Vincent Roten, agriculteur
Lorsqu’il se produit, ce genre d’incident ne laisse quasiment aucune chance à l’animal. "La vache est lacérée de l’intérieur avec toute la douleur qui va avec. Il n’y absolument aucun moyen d’intervenir, même une opération d’urgence n’aurait aucun effet", explique Vincent Roten.
Des déchets, celui qui est aussi le chef de groupe du Centre au Grand Conseil en retrouve toutes les semaines dans le foin qu’il donne à ses vaches, du petit morceau de plastique à la bouteille en PET, en passant par la canette en alu.
" Le problème, c’est le 2% de la population qui s’en fout un petit peu ! "
Vincent Roten, agriculteur
Comme ses collègues agriculteurs, il se sent démunis face au phénomène du littering, d’autant que des campagnes de sensibilisation sont régulièrement effectuées, aussi bien au niveau communal et cantonal que fédéral. "On voit que ça fonctionne quand même, car finalement 98% des gens jettent leurs déchets à la poubelle. Le problème, c’est le 2% de la population qui s’en fout un petit peu. Pour ces personnes-là, on peut faire toutes les actions qu’on veut, on n’arrivera jamais à les toucher", regrette Vincent Roten.
Malgré les affiches, les tous-ménages, la sensibilisation dans les écoles et les heures passées dans les cultures à ramasser les déchets, impossible pour les agriculteurs d’assurer un fourrage 100% propre. L’aluminium pose d’ailleurs tout particulièrement problème, car il n'est pas magnétique. Il passe ainsi à travers les aimants dont sont équipées certaines machines agricoles pour récupérer clous et autres morceaux de ferraille.
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