"La loi climat engendrera une explosion indécente des coûts de l'électricité"
La loi climat menace le porte-monnaie des citoyens, l’agriculture et l’indépendance énergétique de la Suisse. Les opposants au texte, qui promet une neutralité carbone d’ici 2050, ont présenté leurs arguments ce mardi, en vue de la votation du 18 juin.
Envisager une neutralité carbone d’ici 2050 est "irréaliste et dangereux". Le comité valaisan opposé à la loi climat ne mâche pas ses mots. Il a présenté ses arguments ce mardi en conférence de presse.
Le peuple votera sur ce projet le 18 juin prochain. Le texte vise l’abandon total des énergies fossiles d’ici 27 ans. Des énergies néfastes pour l'environnement et importées de l’étranger. Cette ambition implique une électrification totale du parc automobile, une mise aux normes des chauffages dans les ménages et les entreprises et une multiplication des sources d’énergie éolienne et solaire sur territoire suisse. Le tout à coup d'incitations et de subventions.
"Les taxes seront inévitables"
Irréaliste selon les opposants présents ce matin, tous issus des rangs de l’UDCVr. "On parle d'adapter la loi sur l'agriculture, la loi sur les constructions, la loi sur la mobilité, la loi sur le CO2", énumère Grégory Logean, député au Grand Conseil et président de la commune d'Hérémence. "Tout ceci ne pourra pas se faire sans taxe ni interdiction pour respecter ces délais records".
Explosion des coûts
Le passage du fossile à l'électrique aura aussi pour conséquence une explosion des besoins en électricité, et par effet domino une explosion des prix. "Sans compter qu'il nous faudra aussi compenser la sortie du nucléaire", analyse Blaise Melly, député UDC. "Il nous faudra inévitablement passer par l'importation depuis nos pays voisins, qui eux-mêmes feront face aux mêmes problématiques et ne nous feront pas de cadeau. Au final, ce seront les ménages et les entreprises qui devront passer à la caisse."
Une menace pour l'agriculture
Autre secteur qui serait gravement impacté par cette loi climat selon le parti agrarien : l’agriculture et l’élevage de bovins. "Entre l'interdiction des tracteurs diesel et l'ambition de réduire la production de viande, les éleveurs ont le couteau sous la gorge", Cynthia Trombert, députée UDC. "Cette perspective aurait des conséquences sur l'ensemble de la branche, avec des effets collatéraux sur la préservation de nos alpages et même sur le tourisme alpin."
Quelles autres solutions?
Si le parti ne prône pas non plus l'immobilisme face à l'urgence climatique, il préfère défendre des projets qui lui semble plus réalistes et terre à terre. "Nous n'avons pas attendu cette votation en Suisse et en Valais pour prendre des mesures", insiste Grégory Logean. Le député relève ainsi quelques chiffres: 20% de réduction des gaz à effet de serre produits en Suisse depuis 1990. 2,3 milliards de subventions versées via le Programme Bâtiments de la Confédération et des cantons. Et 2,5 TWh d'économie sur les besoins en énergie entre 2010 et 2020. "Il nous faudrait poursuivre sur cette lancée et pourquoi pas diminuer les procédures administratives quand il s'agit de transformer un bâtiment".
Dans un autre domaine, l'UDC appelle aussi de ses voeux la promotion d'une économie de proximité, faite de circuits courts et le soutien à la consommation locale.