«Je suis malheureusement comme tous les Suisses, je consomme 2,8 planètes par année»

Le Jour du Dépassement de la Terre tombe ce vendredi. En clair, du 1er janvier au 13 mai, notre pays a consommé autant de ressources biologiques par personne que la planète en renouvelle en une année entière. Pour en parler, le parti écologiste valaisan était ce samedi à la Planta à Sion.

C'était une journée qui ne se voulait pas moralisatrice. «Il faut bien le dire, je suis comme tous les Suisses, je consomme 2,8 planètes par année», revendique la militante écologiste Monique Schertenleib sur le stand des Verts valaisans, ce samedi à Sion. «L'important est déjà de se rencontrer, d'en discuter et de trouver des solutions ensemble», renchérit Marjorie Berthouzoz, elle aussi membre du parti et collaboratrice chez Pro Natura.

«A partir de vendredi, on vivra à crédit.»

Marjorie Berthouzoz, membre des Verts Valais

Et justement, pour en débattre – pour une fois en dehors des périodes de votations et de campagnes électorales, précisent les militantes – les Verts valaisans organisaient ce samedi un stand au milieu de la place de la Planta. L'occasion de sensibiliser également sur Jour du dépassement de la Terre qui aura cette année lieu ce vendredi 13 mai. Il symbolise la date à laquelle notre pays a consommé autant de ressources biologiques par personne que la planète en renouvelle en une année entière. «A partir de vendredi, on vivra à crédit, regrette Marjorie Berthouzoz. Cela veut dire que les ressources ne se renouvelleront pas aussi rapidement que ce que l'on consomme.»

Voitures, viande et streaming

Dans une ambiance bon-enfant, accompagnée de jus de pommes ou d'un petit verre, les passants avaient la possibilité de calculer leur empreinte écologique de manière ludique. «Au début, on n'osait pas se montrer le résultat de notre bilan écologique. On riait un peu gêné, avoue Marjorie Berthouzoz. Et puis, on a fini par être plus transparent et on s'est rendu compte qu'on était parfois mauvais sur certains points, mais très bons sur d'autres. C'est important d'identifier les deux aspects, ses faiblesses, mais aussi ses forces. C'est comme ça que l'on reste motivé pour participer au changement.»

«Au début, on n'osait pas se montrer le résultat de notre bilan écologique...»

Marjorie Berthouzoz

Alors que l’on parle souvent de laisser sa voiture au garage au profit d’autre moyen de transport ou d’économiser de l’énergie en changeant de chauffage, certains comportements, plus surprenants, peuvent également coûter cher à la planète. «On peut être très bon en consommant local, en ne mangeant pas trop de viande, etc. et plonger dans les scores dès que l'on calcule le nombre d'heures que l'on passe sur les différentes plateformes de streaming», regrette la trentenaire de Pro Natura. Il faut dire que la consommation d'énergie ne se cache pas toujours là où on l'attend. Le nombre de mètres carrés par personnes dans un appartement est un autre facteur très lourd dans le bilan écologique. Sans compter les résidences secondaires.

Un discours de Bisounours?

«Pour ma part, j'avais l'impression de vivre de manière très sobre, explique Monique Schertenleib. Mais je pars parfois en voyage humanitaire. Je prends donc l'avion dans ce contexte-là. Cela rend mon bilan écologique dans la moyenne suisse.» Reste que les comportements individuels ne font pas tout, remarquent les militantes. «Nous souhaitions justement rencontrer la population pour faire un travail de fond, argumente Marjorie Berthouzoz. Et les encourager à voter – quelle que soit la couleur politique d'ailleurs. Mais cela reste important que, chez les Verts, nous arrivions avec des propositions qui ouvrent le dialogue avec les autres partis afin de créer des compromis. C'est un peu un discours de Bisounours, mais j'y crois...»

dar
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