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Insultes racistes, coups de bâton : que s'est-il passé au Châble ?

Une enquête est ouverte à la suite de soupçons d'insultes racistes proférées en marge d'une fête au Châble samedi dernier. Une femme aurait été traitée de "négresse", son mari frappé à coups de bâton.

Thomas Schürch
Thomas Schurch, Rédaction Rhône FM
27 sept. 2021, 10:23
Cédric Nicolet, au lendemain de l'agression
Cédric Nicolet, au lendemain de l'agression ©Rhône FM


Que s'est-il exactement passé dans le Val de Bagnes samedi dernier ? Cela aurait dû être une journée de fête. Bagnes se transformait en "Capitale de la raclette". A l'Arène de Probé au Châble, c'était l'occasion de déguster des fromages du terroir et d'assister à des combats de Reines. Des génisses pour être précis. Une ambiance bon enfant de l'avis des spectateurs.

C'est sur le coup des 18 heures que tout dégénère. Cédric Nicolet, résident de Martigny, est avec sa famille. Sa femme, Tamara, est métisse. Et alors ?

"Dégage, toi et ta négresse de femme"

Selon la version du père de famille, tout commence par un constat : "Un propriétaire de vache avait attaché son animal au bord d'une rivière. La vache avait failli tomber dans l'eau, elle paniquait. Tous les gens présents disaient au propriétaire de détacher sa vache". Selon Cédric Nicolet, l'homme en question se retourne, le voit accompagné de son épouse et des ses enfants. "Il m'a dit : ferme ta gueule et dégage avec ta négresse de femme".

Cédric Nicolet poursuit : "Je n'ai pas pu l'accepter. En 2021, comment peut-on encore entendre de tels propos ?" Cédric Nicolet se dirige vers le propriétaire de la vache. "Il était accompagné de plusieurs personnes. Je suis descendu vers eux. Je voulais qu'il s'excuse. Mais c'est parti tout de suite en bagarre. Ils m'ont agressé avec des bâtons, me disant de partir avec ma négresse".

"Il y avait mes enfants, vous imaginez le traumatisme subi, ils ont été témoins de cette scène" Cédric Nicolet

Cédric Nicolet, 1m90, barbu massif, ne répond pas aux coups portés. "J'ai une formation de garde du corps, c'était exclu que je me batte. J'ai essayé d'esquiver au maximum. Ils étaient trois ou quatre sur moi avec des bâtons. J'ai été obligé de reculer, ma femme a pris un coup également. La sécurité est arrivée à ce moment-là."

Le père de famille a décidé de prendre la parole aujourd'hui, "car cela ne doit plus exister. Il y avait mes enfants, vous imaginez le traumatisme subi, ils ont été témoins de cette scène".

Le Valaisan est encore marqué. Lorsque nous le rencontrons ce lundi matin, des hématomes au visage sont toujours visibles. "Mais les blessures psychiques sont pires, surtout pour mes proches. Tout le monde était choqué là-haut sur place." L'homme est en arrêt de travail, il porte plainte pour coups et blessures. "Les organisateurs de la journée ont été très corrects avec nous, je tiens à le dire. Ils sont tout de suite venus nous voir. Il faut être clair, cela n'a rien à voir avec les gens de la région ou la mentalité des combats de Reines, bien au contraire ! Eddy Baillifard également m'a appelé (Eddy Baillifard, Monsieur raclette, originaire de Bruson NDLR) . Il était désolé, vraiment. Il nous a invités, toute ma famille et moi à la Foire du Valais".

Le témoignage de Cédric Nicolet ici :

 

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Réaction de la Fédération Suisse de la Race d'Hérens

Au moment des faits, le combat de génisses était terminé, mais l'agression aurait eu lieu dans le cadre de la manifestation. "Je n'étais pas présent, je n'ai pas vu ce qu'il s'est passé. Mais je peux vous dire que les organisateurs de la Capitale de la raclette se joignent à la Fédération Suisse de la race d'Hérens pour dénoncer toute forme de violence", déclare Fabien Sauthier, président de la Fédération Suisse d'élevage de la race d'Hérens. "On ne peut jamais cautionner de tels actes aux antipodes de nos valeurs." Fabien Sauthier explique que depuis ce samedi, le téléphone n'arrête pas de sonner. "Il faut que les esprits se calment ! Il faut laisser la justice passer, le dossier est dans les mains de la police cantonale." Fabien Sauthier conclut : "J'ai une pensée pour la famille".

Soupçon de racisme ? La police enquête d'office

Contactée, la Police cantonale confirme l'ouverture d'une enquête. "Il s'agit de l'article 261 du Code Pénal, qui parle de discrimination et incitation à la haine est poursuivi d'office. Les propos potentiellement racistes ou homophobes sont poursuivis d'office depuis l'année 2020 en Suisse", détaille la porte-parole Cynthia Zermatten. Les autorités cantonales ne feront pas d'autres commentaires. Les personnes mises en cause contestent les faits.

TS
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