Ils tentent d'apaiser les nuits de la capitale. Notre triple reportage avec les éducs de rue de Sion

Les rassemblements spontanés de jeunes se multiplient à Sion. Les autorités s'inquiètent car les incivilités augmentent. Plusieurs acteurs sont mis à contribution pour éviter les débordements: la police tout d'abord; elle a dû renforcer ses contrôles. La Ville a également rappelé au tenancier de bars, restaurant et autres établissements festifs qu'ils devaient faire preuve de responsabilité. Et puis derniers acteurs, moins connus les éducateurs de rues.

C'est sur ce volet-là que nous avons décidé de nous focaliser pour ce reportage en trois parties.

1. La chasse aux incivilités

Il est encore tôt ce vendredi soir de fin d'été. La température est douce: l'idéal pour l'apéro dans un parc. Une foule de jeunes ne s'est d'ailleurs pas privée. Le jardin public de la Planta accueille désormais une multitude de petits cercles, cannettes de bières et chips au centre. Julien, Valon et Lorry les accostent. Pour leur distribuer des sacs poubelle, des cendriers portables ou simplement pour discuter, prendre contact, s'assurer de la bonne ambiance.

2. Volet social versus répressif

Passage obligé de chaque sortie dans la rue: celui au poste de police. Car si les éducateurs et éducatrices de rue ont un rôle social, lorsqu'une situation dégénère, ce n'est plus à eux d'intervenir. Place au volet répressif.

Tout l'enjeu est donc de ne pas en arriver-là. En agissant en amont, chez les plus jeunes, par exemple en sensibilisant au harcèlement dans les écoles. En suivant les plus rebelles dans leurs apprentissages. Ou tout simplement en étant là, pour répondre à leurs questions, dans la rue, par téléphone ou par messages: une bouée sociale lorsque l'on ne sait plus à qui s'adresser.

En attendant, nous avons rendez-vous avec Valon, Lorry et Julien, devant le poste de police des villes du centre.

3. Parole aux jeunes

La soirée s'allonge. Nous avons quitté la place de la Planta et nous nous retrouvons à la gare, autre point chaud lorsqu'il fait sombre. Et pourtant, pour Lorry, Valon et Julien, ces jeunes, "ces racailles" diraient certains, bières à la main, musique en fond, ont le droit d'être là et de s'exprimer à leur manière. Dans la limite de la légalité, bien sûr.

La tombée de la nuit et la boisson aidant, les jeunes délient leur langue…