Hérens: comment protéger ces spots naturels, toujours plus menacés par leur succès sur les réseaux?
Du lac bleu aux pyramides d'Euseigne, le Val d'Hérens regorge de spots naturels, toujours plus prisés par les influenceurs et photographes amateurs. Les acteurs touristiques de la vallée s’activent pour protéger le patrimoine naturel et éviter de transformer la région en parc d’attractions.
On poursuit ce mardi notre série sur les vallées latérales du Valais romand. Cette semaine, c’est Hérens qui est au centre de nos préoccupations, avec un épisode consacré au développement touristique de la vallée.
Chasseurs de beaux clichés
Le lac bleu, les pyramides d’Euseigne, Ferpècle, ou le lac des Dix... Le Val d’Hérens possède plusieurs spots naturels d’exception - ou esthétiquement instagramables, si on utilise le langage actuel. Résultat : ces sites sont toujours plus pris d’assaut par les touristes en quête de LA photo parfaite.
Cet impact des réseaux sociaux sur l’affluence dans la vallée, les acteurs touristiques du Val d’Hérens en sont bien conscients. D’autant que le terrain n’est pas adapté pour accueillir des wagons de véhicules. Qu'il s'agisse de parkings, balisages, ou système de navettes.
"On ne veut pas devenir un parc d'attraction"
Mais trop de béton ou de système d’entrée comme dans un parc d’attraction, le Val d'Hérens n'en veut pas. Du coup les offices du tourisme mettent en place d'autres solutions. "On mise avant tout sur la sensibilisation", expose Florian Pannatier, responsable coordination pour les offices du tourisme du Val d’Hérens. "Via notre communication, nos dépliants et nos publications sur les réseaux sociaux." La vallée compte également sur la présence de nature angels: des personnes qui sillonnent les chemins à la rencontre des promeneurs pour leurs rappeler les règles de bienséance et de respect de la nature.
Malgré tout, l’affluence de ces lieux pourrait encore grimper ces prochaines années. Peut-on imaginer, à terme, un lac bleu bordé d’un grand parking payant et un système de billetterie comme au Blausee dans l’Oberland Bernois, ou les falaises de Moher en Irlande ? "Ce n'est en tout cas pas notre volonté", insiste Florian Pannatier. "D'autant que pour l'instant, seuls trois ou quatre weekend par été sont vraiment problématiques au niveau de l'affluence. Pas assez pour dénaturer notre vallée avec de gros parkings."
Accès et mobilité: le grand défi du Val d'Hérens
Pour l’instant, ces solutions font leurs preuves selon Florian Pannatier, qui précise aussi que des systèmes de navettes sont en phase test depuis cet été entre les différentes destinations de la vallée. "C'est quelque chose qui pourrait encore être développé à l'avenir", révèle-t-il.
La thématique de la mobilité et de l'accessibilité est une des préoccupations principales de la vallée d'Hérens, qui contrairement à ses voisines directes, tire plus profit de son tourisme d’été que de son tourisme d’hiver. "Même nos remontées mécaniques sont considérées comme des liaisons de mobilité douce, plus que des infrastructures pour les sports d'hiver", analyse Florian Pannatier.