Grégory Karlen, membre de l'équipe suisse des joueurs sans contrat
Grégory Karlen (27 ans) est sans contrat depuis juin dernier. Pour gagner en visibilité, l’ancien Thounois s’entraine et évolue avec l’équipe suisse des joueurs sans contrat.
On prend des nouvelles du Valaisan Grégory Karlen. En quatre saisons et demie au FC Thoune, le milieu de terrain a vécu de belles choses, comme la finale de la Coupe de Suisse en 2019 (perdue 2-1 contre Bâle). Il a aussi connu la relégation en Challenge League. En juin dernier, le contrat de Grégory Karlen dans l’Oberland a pris fin.
Depuis le 28 juin dernier, l’ancien Sédunois évolue au sein d’une équipe spéciale : celle du SAFP, le syndicat des joueurs suisses. Basée à Zurich, elle prend forme chaque été et est composée de professionnels qui n’ont pas de contrat. «Des joueurs arrivent et partent tous les jours, c’est très variable», détaille Grégory Karlen. «C’est l’ancien joueur professionnel Joao Paiva qui est à la tête de cette équipe et qui propose des entrainements. En marge de cela, le syndicat met gratuitement à disposition des joueurs de Super League et de Challenge League des infrastructures.»
Effectif aléatoire et très variable
Ainsi, les joueurs bénéficient d’un hôtel, d’un repas à midi et à des terrains d’entrainement. «C’est une plateforme très intéressante, qui n’est pas composée d’agents, et qui nous permet de nous montrer en jouant des amicaux, comme on a pu le faire contre Schaffhouse, le Stade Lausanne Ouchy, Kriens ou Sion.»
Une plateforme qui permet à ces joueurs non-engagés de continuer à avoir un quotidien de sportif d’élite, en équipe. Elle apporte aussi un soutien moral très important à des footballeurs qui peuvent partager leur expérience respective. Ces derniers intègrent un effectif aléatoire et qui évolue au gré des contrats signés ou non. «C’est un aspect très particulier. Le premier match que j’ai joué dans cette équipe, c’était un jour après mon arrivée», se souvient Grégory Karlen. «Je ne connaissais pas les noms de tous joueurs ni l’entraineur. Malgré cela, tu dois jouer le mieux possible. Et on ne choisit pas qui vient. Parfois il y a beaucoup d’attaquants, parfois beaucoup de milieux de terrain. Cette année, par exemple, il y a eu un peu moins de défenseurs, ils ont donc joué davantage.»
«L’objectif de cette formation est plus important que celui d’une équipe traditionnelle, puisque si on ne trouve pas de contrat, peut-être que tout s’arrête.» Grégory Karlen
Mais tous ont le même objectif: retrouver un club. Ils sont donc en concurrence les uns avec les autres. Ce qui, à croire Grégory Karlen, n’est pas un obstacle à la cohésion du vestiaire. «C’est différent d’une équipe traditionnelle. Il n’y a pas de championnat, mais l’objectif est plus important encore, puisque si on ne trouve pas de contrat, peut-être que tout s’arrête. On est donc extrêmement motivés et prêt à donner le meilleur de nous-mêmes. Et ça passe par l’équipe.»
Pas de camp au Portugal
Ce mercredi, cette équipe de joueurs sans contrat s’envole pour le Portugal afin d’y disputer un tournoi. Grégroy Karlen, seul Valaisan de l’effectif actuellement, a décidé la veille du départ d’y renoncer. Il a en effet eu une opportunité sur laquelle il ne veut pas en dire davantage pour le moment. Il spécifie que pour le moment, il n'a eu aucun contact avec le FC Sion.
«J’ai reçu des réponses qui disaient qu’à 27 ans, j’étais un joueur «expérimenté»… pour ne pas dire vieux.» Grégory Karlen
Mais le joueur de 27 ans en est convaincu, il a encore beaucoup à apporter. Même si, parfois, il essuie des refus car il est estimé… trop âgé. «C’est exactement ça… je souris, mais ce n’est pas drôle. J’ai reçu des réponses qui disaient qu’à 27 ans, j’étais un joueur «expérimenté»… pour ne pas dire vieux. En Suisse, on cherche actuellement des joueurs bien plus jeune. Alors qu’on a toujours dit qu’un footballeur arrivait à maturité à 27 ou 28 ans. Donc recevoir ce genre de remarques, c’est très dérangeant.»
L’avantage suisse
Fin connaisseur du football helvétique, Grégory Karlen ne ferme pas la porte à un départ à l’étranger, mais il se verrait bien continuer à jouer en Suisse, où il bénéficie d’un statut. «Je pense qu’être un joueur suisse est un avantage, car les clubs doivent avoir des joueurs nationaux dans leur contingent. Et, ce n’est que mon avis personnel, mais je trouve que sur les années précédentes, les seuls joueurs confirmés à être partis à l’étranger étaient quasiment que des joueurs suisses ou qui ont évolué longtemps en Suisse.»
Grégory Karlen se retrouve sans contrat. Après quatre saisons et demie passées à Thoune, le club de l’Oberland bernois, où le Valaisan s’est épanoui, n’a pas souhaité le prolonger.