Gaëtan Karlen: «Mon rôle de joker me plaît»
Au lendemain de la défaite du FC Sion à Lucerne (0-2), Gaëtan Karlen était l’invité de Zone Mixte ce dimanche. L’attaquant valaisan est revenu sur cette partie et surtout, il a évoqué son statut de remplaçant au sein du contingent sédunois
Le FC Sion a concédé samedi sa deuxième défaite de l’exercice, la première en déplacement. Loin d’afficher le même visage que lors de ses sorties précédentes, le club valaisan a logiquement été battu 2-0 par Lucerne à la Swissporarena. Après six journées de championnat, il est sixième du classement avec huit points au compteur.
«Nous ne devons pas remettre en question notre bon début de championnat après ce match à Lucerne.» Gaëtan Karlen
«On ressort de ce match avec beaucoup de frustration et de déception. On avait d’autres attentes avant cette partie mais maintenant, il faut relativiser. Nous ne devons pas remettre en question notre bon début de championnat», relève Gaëtan Karlen. L’attaquant valaisan était l’invité de notre émission Zone Mixte ce dimanche.
Une supériorité numérique sans effets
Si cette défaite ne doit pas replonger le FC Sion dans ses démons du passé, la prestation délivrée par les visiteurs – le gardien Heinz Lindner mis à part – interpelle. Jamais ils n’ont semblé en mesure d’inquiéter leur adversaire, même en évoluant en supériorité numérique dès la 42ème et l’expulsion du Lucernois Frydek. «On n’a pas réussi à trouver les solutions pour mettre ce but qui aurait pu relancer la partie. On aurait dû faire mieux que ce qu’on a proposé. Mais attention, il ne faut pas enlever le mérite de cette victoire aux Lucernois. Ils ont fait un très bon match.»
«Je pense que l’entraîneur est content car ce n’est pas facile de trouver des joueurs qui acceptent ce rôle de remplaçant.» Gaëtan Karlen
Pour la sixième fois en six rencontres de championnat depuis le début de la saison, Gaëtan Karlen a pris place sur le banc au coup d’envoi de cette partie. Entré en jeu à la 53ème – et alors que le score était déjà de 2-0 - à la place de Denis-Will Poha, il n’est ensuite pas parvenu à aider son équipe à redresser la barre. «Ce rôle de remplaçant m’est attribué depuis la saison dernière. Je pense que l’entraîneur est content car ce n’est pas facile de trouver des joueurs qui acceptent une telle situation», relève le numéro 11. «Pour ma part, cela s’est fait assez facilement. Je suis Valaisan, je joue pour le FC Sion donc je suis prêt à tout donner, que ce soit pour une ou nonante minutes. Et je dois le dire, ce rôle de joker me plaît.»
Être joker: une marque de confiance de la part du coach
Reste que le fait que Paolo Tramezzani reconduise systématiquement la même formation peut susciter des interrogations. Gaëtan Karlen bénéficie-t-il de la même confiance que Filip Stojilkovic? N’a-t-il pas l’impression de ne pas recevoir les mêmes possibilités de s’exprimer que le titulaire du poste? «Non, je ne le vois pas comme ça», rétorque-t-il. «Pour moi, c’est justement une marque de confiance de la part du coach. Il sait qu’il peut compter sur moi en cours de match. Souvent, ce sont les remplaçants qui arrivent à tourner une rencontre. C’est nous qui devons amener un plus à l’équipe.»
«Mon but contre Servette en mai est le highlight de ma carrière.» Gaëtan Karlen
Ce plus, Gaëtan Karlen avait su l’amener le 22 mai dernier. Entré à la 58ème minute du derby face à Servette, c’est lui qui avait inscrit le but du 3-3. Une égalisation synonyme de maintien en Super League pour les Valaisans. Une réussite tombée à six petites minutes du terme de la saison. «Ce goal, c’est le highlight de ma carrière», affirme-t-il. «C’est le genre de moment dont tu rêves quand tu es tout petit et que tu commences le foot. Je me rappelle des sensations au moment de célébrer devant le Gradin Nord. C’était un mélange de libération et de rage, un tas de trucs que l’on ne peut pas ressentir en dehors du foot.»
Les échanges avec Christian Constantin
Ce but de Gaëtan Karlen, le président Christian Constantin l’avait prédit le matin du match. «Je lui avais répondu que j’espérais que ce ne soit pas le cas», se marre l’attaquant. «Je me souviens aussi de ce qu’il m’avait dit en venant me chercher à Neuchâtel. Que j’étais désormais un adulte, un homme, et que je devais apporter mon vécu aux plus jeunes. C’est quelque chose qui me plaît aussi.»
«En Valais, on est dans un certain confort, dans une sorte de petit nid avec notre famille. Aller voir ailleurs m’a permis de grandir.» Gaëtan Karlen
Son vécu, Gaëtan Karlen l’a en partie acquis hors des frontières cantonales. Car oui, à l’instar de plusieurs autres joueurs valaisans, il a quitté Tourbillon pour aller gagner en temps de jeu et en expérience ailleurs. «On est plusieurs à avoir suivi ce même cursus et je pense que ça nous a fait du bien à tous. En Valais, on est dans un certain confort, dans une sorte de petit nid avec notre famille. À titre personnel, aller voir ailleurs m’a permis de grandir pour revenir ici en étant capable d’apporter quelque chose.»
Fin de carrière à Tourbillon?
De retour à Tourbillon depuis l’été 2020 et après des passages à Bienne, Thoune et Neuchâtel, l’attaquant de 29 ans s’imagine-t-il aujourd’hui terminer sa carrière à Tourbillon, sous les couleurs de son club formateur? «Honnêtement? Oui. Ça a toujours été dans un coin de ma tête. Après, je sais que je ne suis pas le seul à décider mais de mon côté, je ferai tout pour que cela soit le cas.» Pour raccrocher les crampons «à la maison», le Valaisan est donc prêt à continuer à assumer son rôle de joker durant plusieurs saisons. «S’il le faut oui. Surtout que ça peut permettre de mettre en évidence des gars comme Stojilkovic. Des jeunes qui ont du temps, qui en profitent et que le club peut ensuite revendre pour se faire de l’argent.»
Retrouvez ci-dessous le passage complet de Gaëtan Karlen dans notre émission Zone Mixte. Il était accompagné de notre consultant Yves Bourdin et de Daniel Follonier.