Figure du monde des karaokés en Valais, "Melo Karaoké" tire sa révérence

Didier Morard
Journaliste

Figure du monde des karaokés en Valais, la Sédunoise Melody Vaglio tire sa révérence ce vendredi à Sion. En treize ans d’activité, "Melo Karaoke" a fait chanter, plus ou moins juste, des milliers de Valaisans.

Melody Vaglio ne va pas, comme la chanson de Dalida, mourir sur scène. L’animatrice de karaoké vivra sa dernière danse ce vendredi soir à Sion après treize ans de bons et loyaux services. La Sédunoise est entrée dans ce monde un peu par hasard le 27 janvier 2010 en remplaçant un ami le temps d’une soirée. Et de fil en aiguille, elle a lancé sa propre marque "Melo Karaoké". Pendant treize ans, elle a écumé les bars, les fêtes, les anniversaires et les mariages en Valais mais aussi dans le canton de Vaud. «Je pensais que j’allais faire ça pendant deux-trois ans», sourit Melody Vaglio.

Au moment de quitter la scène et les projecteurs, elle évoque les raisons de son départ. «Déjà mon âge», rigole-t-elle. Et d’évoquer plus sérieusement le Covid, qui a fait chuter la fréquentation des bars et de ses soirées. Les exigences des clients, qui ont évolué. Tout comme l’arrivée de la nouvelle génération. Trouve-t-elle le karaoké démodé? «Ça peut être ringard pour celui qui ne participe pas», reconnaît Melody Vaglio, qui assure que tout le monde y trouve son compte. «Même les gens qui ne chantent pas au micro, ils fredonnent, boivent un verre et partagent un moment», poursuit-elle. «Autant les jeunes interprètent des chansons anciennes, autant les moins jeunes chantent des musiques d’aujourd’hui.»

Fin en fanfare

Au moment de raccrocher son tablier, Melody Vaglio regarde dans le rétroviseur avec un brin de nostalgie, tant le karaoké a fait partie de sa vie depuis son enfance et les concours auxquels elle a participé. Mais ce sont surtout les souvenirs, qui lui reviennent à l’esprit. «Le pire souvenir ?» réfléchit-elle. «C’est quand un bistro est plein et que rien ne fonctionne», se rappelle-t-elle. Quant aux plus beaux souvenirs, elle évoque les karaokés dans les restaurants d’altitude l’hiver. «400 personnes en chaussures de ski, debout sur les tables à danser la macarena. Et l’autre souvenir, c’était à la dernière Foire du Valais lorsqu’un monsieur a demandé sa compagne en mariage. C’était très émouvant et inattendu.»

Melody Vaglio laisse derrière elle son petit monde sans voix. «On n'est pas beaucoup d’animateurs de karaoké. Il n’y a pas d’apprentissage pour ça. On se forme sur le tas. Et il faut un investissement financier pour le matériel et aussi du temps disponible», explique la Sédunoise.

"Melo Karaoké" vivra son dernier tour de piste ce vendredi soir au bar "La Clef" à Sion. «J’espère revoir du monde», sourit-elle. «Je vais passer une soirée remplie d’émotions. Je mets fin à une partie de ma vie.» Et si vous voulez lui faire plaisir pour sa dernière, ne lui demandez pas de chanter "Les lacs du Connemara" de Michel Sardou. Elle déteste cette chanson, nous a-t-elle précisé, sourire aux lèvres.

DM
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