Etienne Bétrisey : « Si on a de nouveau de tels dégâts, ce n’est plus possible de continuer »
Le vigneron-encaveur d’Ayent a perdu 90% de sa production à cause du mildiou. Malgré les conséquences financières et morales, il peut compter sur le soutien de son entourage et de ses confrères. Son témoignage.
Les faibles vendanges 2021 font des dégâts dans la profession. Cette année, les conditions météorologiques ont été dévastatrices pour le vignoble valaisan. Au gel d'avril se sont ajoutées les attaques de mildiou. Résultat : la récolte 2021 a été inférieure de 50% à une année moyenne. Cependant, pour certains vignerons, les pertes sont beaucoup plus élevées :
Une solidarité qui « fait chaud au cœur »
Les amis d’Etienne Bétrisey ont également lancé une opération de soutien sous la forme d’une « cuvée mildiou » réalisée avec la faible quantité de raisins restante. Le vigneron-encaveur tient également à souligner la solidarité qui règne au sein de la profession.
« Ça a été magnifique. Énormément de collègues m’ont téléphoné, m’ont proposé de l’aide, m’ont soutenu dans l’organisation des vendanges. Cette solidarité fait chaud au cœur. Ce sont des moments très rudes, mais toute cette solidarité nous aide à nous en sortir », raconte Etienne Bétrisey.
Des traitements compliqués
Ce dernier travaille son domaine de cinq hectares en production intégrée et le traite principalement avec des produits biologiques. Mais cette année, les conditions météorologiques ont compliqué les traitements.
« Avec les grosses pluies qu’on a eues au mois de juillet, c’était difficile de traiter. Il faut passer très régulièrement à cause du lessivage. Les fenêtres de traitement étaient très brèves cette année. En dernier recours, je peux imaginer revenir avec des produits de synthèse. Ça me pose un problème éthique, mais je crois qu’il faut pouvoir aussi se sauver de ces situations », nous confie le vigneron-encaveur d’Ayent.
Etienne Bétrisey estime que des aides financières seraient les bienvenues et même nécessaires pour sauver les vignerons. À ce niveau-là, un postulat urgent a été déposé au Grand Conseil le 9 septembre dernier. Il a été largement accepté et transmis au Conseil d’Etat. Sur le plan fédéral, le conseiller national valaisan Sidney Kamerzin a déposé une intervention parlementaire demandant l’aide de la Confédération. Il a également cosigné une motion voulant mettre en place une assurance récolte. Les deux textes n’ont pas encore été traités. Etienne Bétrisey appelle également la population à soutenir les viticulteurs valaisans, mais aussi l’ensemble des agriculteurs.