E-dossier médical : les patients valaisans tentés resteront seuls maîtres à bord, totalement libres
Il aura fallu plus de six ans pour boucler la boucle et proposer un "dossier électronique du patient" propre en ordre. Pourtant, ce n'est pas que le Valais a traîné les pieds, bien au contraire.
Parmi les premiers à lancer le principe, avec son programme Infomed, le canton tout près du but après trois ans de développement dès 2015, s'est cassé les dents en 2018 sur les contraintes de la loi sur la protection des données avec l'impossibilité d'ouvrir ce fameux dossier au patient lui-même. Mais entre-temps, quelques coups de pouce sont intervenus, explique Victor Fournier, chef du service valaisan de la santé (interview ci-dessous).
Une loi fédérale plus tard et surtout, en collaboration avec Vaud, Genève, Fribourg et le Jura, dans l'association Cara que le Valais a co-initiée, voilà que ce fameux dossier électronique peut être composé par le patient lui-même, avec tous les garde-fous nécessaires, explique Victor Fournier.
Le dossier électronique du patient sur cara.ch, a pour but d'améliorer les prestations de soins, notamment à travers une meilleure coordination entre prestataires. Mais pour cela, c'est le patient lui-même qui regroupe ses données et qui fixe le niveau d'accès à chacun de ces prestataires avec trois niveaux : "normal", " restreint", "secret". L'accès est formellement exclu pour les assurances ou les administrations publiques. Le Patient peut l'ouvrir ou le fermer, même définitivement et reste seul maître à bord. Comme Genève, le Valais dispose de l'expérience de son propre projet "Infomed", fonctionnel entre les prestataires et dont les données ont été basculées dès 2019 sur le logiciel de Cara.
Les cantons membres mèneront des campagnes de communication spécifiques pour promouvoir le dossier électronique du patient. Actuellement, près de 200 prestataires de soins sont affiliés à "cara", dont l'ensemble des hôpitaux et cliniques sis dans les cinq cantons membres.
Infomed avait coûté 6 millions au canton. La nouvelle variante pèsera 2 millions par an dans les comptes.