Du nouveau dans l'affaire Cédric Tornay : "Une grande victoire", affirme sa maman
Après 23 ans de combat, victoire hautement symbolique pour la mère de Cédric Tornay. Le Vatican répond à ses sollicitations. L'affaire Cédric Tornay, du nom de ce garde suisse accusé d'avoir perpétré un massacre en 1998, en plein cœur de l'Etat pontifical. Interview de Muguette Baudat pour Rhône FM.
Un haut responsable, le Cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat, numéro 2 du Vatican, a répondu à l'avocate de la mère de Cédric Tornay. Il affirme comprendre la douleur de la famille et déclare avoir contacté la justice vaticane afin de répondre à la demande de la maman de Cédric Tornay. Avoir enfin accès au dossier d'enquête.
Mai 1998 : scandale au Vatican
Selon la version officielle du Vatican, le 4 mai 1998 Cédric Tornay, garde du pape valaisan de 23 ans, assassine avec une arme à feu son commandant Aloïs Estermann et l'épouse de celui-ci, avant de retourner le pistolet contre lui. Un scandale considérable en plein cœur du Vatican. Un coup de folie serait à l'origine du drame. Une thèse que réfute la mère de Cédric, Muguette Baudat. Elle se bat depuis 23 ans pour avoir accès au dossier. Avoir les preuves sous les yeux.
Muguette Baudat prend la parole
Et puis le mois dernier, une lueur d'espoir. Cette réponse du Cardinal Pietro Parolin. Pour la mère de Cédric Tornay, une étape importante vient d'être franchie. Pour Rhône FM, elle accepte de confier ses toutes premières impressions."C'est une grande victoire ! Pietro Parolin a donné de l'importance à Cédric en l'appelant par son nom, son prénom. D'un coup, il donnait de l'importance à une cause. Une cause juste. Ce n'est pas l'histoire d'une maman, comme ils l'ont toujours dit, qui cherche à innocenter son fils, ou qui n'accepte pas la situation".
"C'est une brèche qui s'ouvre"
Pour Muguette Baudat, cette annonce offre de nouvelles perspectives : "Je n'ose pas parler de porte ouverte, je dirais que j'ai une brèche. Parce que c'est l'omerta là-bas et là, enfin quelqu'un d'important se penche sur le dossier ! Peut-être qu'au final il n'y aura rien, peut-être qu'on ne me donnera rien du tout... Mais là au moins, avec cette annonce, je peux dire que j'ai enfin quelque chose."
Cédric innocent ? "C'est sûr"
Muguette Baudat se dit persuadée de l'innocence de son fils : "C'est sûr, répond-elle instantanément. Croyez-moi, ça aurait été plus facile de m'asseoir, de me dire que Cédric est mort et point barre. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à Cédric, c'est un combat de tous les jours. Mais ce n'est pas fatigant, car c'est ma vie !" Quel sera la suite ? "En 1998, j'avais dit que je mettrai trente ans pour savoir la vérité. Nous en sommes à 23, il me reste encore sept ans... Vous voyez je ne suis pas encore hors des clous", dit-elle en souriant.
"Cette nouvelle, c'est un cadeau du bon Dieu!" Muguette Baudat
Au moment de se quitter, Muguette tient à rappeler qu'elle n'est pas seule dans ce combat. Famille, avocats, proches, ils sont nombreux à la soutenir depuis ce jour de mai 1998. "Cette nouvelle, conclut-elle, c'est un cadeau du bon Dieu !"