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Dix ans de l'accident d'autocar à Sierre : la longue nuit des secouristes

Dernier volet ce vendredi de notre série consacrée aux dix ans de l'accident d'autocar de Sierre. Retour sur les opérations de secours avec l'ambulancier Frédéric Pralong et le médecin Stéphane Oggier.

Didier Morard
Didier Morard, Rédaction Rhône FM
11 mars 2022, 15:15
Les secours lors de l'accident d'autocar à Sierre, le 13 mars 2012
Les secours lors de l'accident d'autocar à Sierre, le 13 mars 2012 ©Keystone-ats

Semaine de commémoration sur Rhône FM. Depuis lundi, nous revenons sur les dix ans de l'accident d'autocar de Sierre. Pour mémoire, le 13 mars 2012, un bus, qui transportait des écoliers et leurs accompagnateurs en Belgique après un séjour de ski en Valais, heurte de plein fouet une paroi du tunnel autoroutier sierrois, tuant 28 personnes – dont 22 enfants. Ce vendredi, retour sur l'intervention avec deux secouristes : l'ambulancier Frédéric Pralong et le médecin Stéphane Oggier. Les deux hommes sont arrivés sur place aux alentours des 21 heures 30, soit sept minutes après la première alarme et un quart d'heure après l'accident. "J'étais en train de faire les devoirs avec mes enfants lorsque j'ai été appelé par l'OCVS [NDLR : Organisation cantonale valaisanne des secours], qui m'a dit qu'il fallait que je parte immédiatement", se rappelle le docteur Stéphane Oggier.

La première chose qui me frappe : c'est qu'il y a des passagers à deux mètres de haut, coincés dans le car."

Stéphane Oggier, médecin

Dix minutes après l'alarme, Stéphane Oggier et son collègue ambulancier Alain Rittiner arrivent sur les lieux. "On voit un car, qui est complètement défoncé et encastré dans un mur. La première chose qui nous frappe : c'est qu'il y a des passagers à deux mètres de haut, coincés dans le car", précise Stéphane Oggier. De son côté, l'ambulancier Frédéric Pralong se rappelle d'une alarme peu précise quant à l'ampleur de la catastrophe : " On avait une alarme avec plusieurs blessés, potentiellement graves. Je m'imaginais un bus à neuf – quinze places. Arrivé sur place quand on voit ce bus à plus de 50 places, il faut quelques secondes pour se remettre dans la situation d'un évènement majeur." Frédéric Pralong grimpera très rapidement à l'intérieur de l'autocar pour évacuer les blessés.

"Notre but est de sauver le maximum de personnes. Ça nous impose parfois des choix."

Stéphane Oggier, médecin

A l'extérieur du bus, Stéphane Oggier, réceptionne, lui, les victimes : " Notre but est de sauver le maximum de personnes. Ça nous impose parfois des choix. Si par exemple, quelqu'un est en train de mourir et qu'on ne peut très probablement pas le sauver, on va peut-être le laisser quelques minutes seul pour sauver des gens qui peuvent être sauvés. On va devoir faire des choix très difficiles en début d'intervention, qu'on appelle le triage."

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Deux destins différents

La plupart des sauveteurs ont quitté le tunnel autoroutier vers 7 heures du matin, en même temps que l'épave. L'ambulancier Frédéric Pralong a passé des jours suivants difficiles. Un évènement – quelques mois plus tard – viendra même le bouleverser : " Au mois de juin lors des promenades scolaires, j'ai amené ma fille qui partait avec sa classe en autocar. La place que ma fille a choisi dans le bus m'a rappelé un mauvais souvenir sur une des victimes du car de Sierre. Aujourd'hui, je parle très rarement de cet accident car c'est très compliqué de le faire."

"La place que ma fille a choisi dans le bus m'a rappelé un mauvais souvenir sur une des victimes du car."

Frédéric Pralong, ambulancier

De son côté, le médecin Stéphane Oggier dit ne plus avoir de sentiments ou de tristesse en évoquant cet accident, comme si son cerveau avait oublié cette intervention. " Ma tête s'est mise en pilote automatique car je n'avais jamais vécu un tel évènement. Si on veut pouvoir travailler mentalement correctement, il faut faire abstraction de tout. Mon cerveau s'est éteint à ce moment-là et j'ai juste fait mon boulot de médecin", raconte Stéphane Oggier, qui dit aujourd'hui ne plus avoir de sentiments en passant dans le tunnel autoroutier de Sierre : " J'ai comme un trou noir quand je passe dans le tunnel alors que quand je passe sur d'autres lieux d'intervention comme à Evolène [NDLR : avalanche de 1999], je suis triste, je suis parfois joyeux d'avoir pu sauver une personne ici ou là. Mais à Sierre, mon cerveau n'a pas du tout enregistré ce qui s'est passé pour pouvoir travailler correctement."

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Une cérémonie de commémoration aura lieu ce dimanche 13 mars 2022 à Sierre dix ans, jour pour jour, après l'accident d'autocar. Le Premier ministre belge et le Président de la Confédération seront notamment présents.

DM
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