Deux tiers des tatoueurs et pierceurs valaisans inspectés ont été jugés non-conformes l'an dernier
Quatorze des vingt-deux établissements inspectés ont présenté des manquements l’an dernier. Le Canton relativise ces chiffres. La plupart des irrégularités ont été rapidement corrigées.
Les tatoueurs et pierceurs valaisans « font du bon travail ». C’est ce qu’affirme le Service de la consommation et des affaires vétérinaires. En 2020, vingt-deux établissements de tatouage, piercing ou maquillage permanent ont été inspectés. Quatorze d’entre eux ont présenté des non-conformités, soit un taux de 64%, en hausse par rapport aux années précédentes. Malgré ces chiffres, le Canton assure que la majorité fait du bon travail. Il explique que les problèmes constatés sont rapidement résolus.
Depuis le 1er mai 2017, toutes les personnes ou établissements qui pratiquent le tatouage, le piercing ou le maquillage permanent ont l’obligation de s’annoncer à l’Etat du Valais. Elles sont soumises à l’ordonnance sur les denrées alimentaires et les objets usuels. Lors d’une inspection, les principaux motifs de contestation vont de l’étiquetage incorrect au dépassement de la date limite d’utilisation, en passant par l’absence de séparation claire entre les zones propres et sales.
Quatre interdictions immédiates
Sur les quatorze établissements jugés non-conformes, quatre ont présenté des irrégularités telles qu’elles ont conduit à une interdiction immédiate d’exercer. Il s’agissait de personnes qui pratiquaient leur activité à titre accessoire. Ces interdictions sont toutefois limitées dans le temps. Elles sont levées dès que l’établissement remplit à nouveau les conditions requises.
Le Valais compte septante-six établissements annoncés. Cependant, il existe encore des personnes qui ne sont pas enregistrées. « On fait aussi des inspections chez elles. Elles sont soumises à la même législation que celles qui pratiquent officiellement. Aujourd’hui, on arrive à les trouver via les réseaux sociaux. D’autres tatoueurs ou pierceurs nous déclarent aussi des cas », raconte Thomas Zenhäusern, chef de la section Inspectorat au Service de la consommation et des affaires vétérinaires.
Ce dernier ajoute qu’un même établissement est généralement inspecté tous les quatre ans. Lorsque tous ceux qui se sont annoncés seront examinés une deuxième fois, Thomas Zenhäusern estime que le taux de non-conformité sera beaucoup plus bas.
De plus en plus de tatoueurs
Du côté des professionnels, on considère que l’entrée en vigueur de la législation a été une bonne chose. Les exigences instaurées en 2017 n’ont pas empêché une augmentation du nombre de tatoueurs. « Il y a bientôt un tatoueur par village. C’est beaucoup trop. Il y a une école qui a ouvert. Je n’ai rien contre cette idée, mais ça fait un certain nombre de tatoueurs supplémentaires qui arrivent chaque année sur le marché. On arrive à un stade où des tatoueurs établis depuis longtemps qui ne bossent pus tous les jours, alors que c’est leur principal moyen de gagner leur vie. Beaucoup de tatoueurs qui débarquent maintenant pratiquent à côté de leur job. Finalement, ce n’est bon ni pour eux ni pour ceux qui sont à plein temps », explique Monique Roh-Roduit, secrétaire de l’Association des tatoueurs et pierceurs valaisans, mais aussi fondatrice de la convention de tatouage de Conthey. L’Association des tatoueurs et pierceurs valaisans joue le rôle d’intermédiaire entre le Canton et ses membres.