Des incitations plutôt que des contraintes dans la loi valaisanne sur l'énergie

Didier Morard
Journaliste

C'est l'un des projets de loi les plus attendus de la législature. La nouvelle loi cantonale sur l'énergie a été présentée ce mardi à Sion.

Des incitations plutôt que des mesures contraignantes. Ce sont les maîtres-mots de la nouvelle loi sur l'énergie, dévoilée par le Conseil d'Etat. Au terme de la consultation – qui a remporté un joli succès avec une centaine de prises de position déposées – le texte a été légèrement édulcoré.

L'Exécutif cantonal renonce en grande partie aux mesures contraignantes. Seules la pose de panneaux photovoltaïques sur les nouvelles constructions et l'interdiction des chauffages à mazout dans les nouveaux bâtiments deviennent contraignantes. Et encore des dérogations sont prévues. Les mesures ne pourront être ordonnées que si elles sont économiquement supportables et réalisables du point de vue de la technique et de l’exploitation.

Ne pas punir mais inciter

Le Gouvernement mise donc sur des actions incitatives pour remplacer les énergies fossiles et assainir les bâtiments. La méthode reste pourtant vaine pour l'heure. Sur ces 20 dernières années, seules 7'000 rénovations énergétiques ont été réalisées sur les 115'000 biens d'habitation qui existent en Valais.

Autre problématique : les chauffages électriques. 27% des bâtiments habités en Valais sont chauffés à l'électricité. "La plupart de ces chauffages sont des chauffages électriques décentralisés. C'est assez cher mais les aides financières qui sont là, font que ce sont des investissements rentables", indique Joël Fournier, chef du Service cantonal de l'énergie et des forces hydrauliques.

Hausse de la production

Avec cette loi sur l'énergie, le Valais souhaite atteindre un approvisionnement 100% renouvelable et indigène en 2060. "On a encore plein de projets, notamment pour la production hivernale d'électricité", argumente Roberto Schmidt, chef du Département des finances et de l'énergie.

Le projet de loi prévoit aussi de réduire, d'ici 2035, la consommation d'énergie finale de 43% et la consommation d'électricité de 13% par habitant par rapport à l'année 2000. " On veut diminuer la consommation car les appareils deviennent toujours de plus en plus efficaces. Les objectifs sont réalisables même si on introduit beaucoup de pompes à chaleur ou de mobilité électrique", explique le conseiller d'Etat haut-valaisan.

La loi passe désormais en main du Grand Conseil avec un traitement prévu l'automne prochain. Quant aux coûts spécifiques à cette loi, ils devraient avoisiner les six millions de francs par an. Quatre à sept postes supplémentaires seront également nécessaires au Service de l'énergie et des forces hydrauliques.

DM/C
Thèmes liés à l'article