Des élus veulent une meilleure répartition des bénéfices de la Loterie romande

Didier Morard
Journaliste

Intervention coordonnée dans six parlements cantonaux de Suisse romande pour une meilleure répartition des bénéfices de la Loterie romande.

Six élus romands – issus des rangs du PLR et à Neuchâtel d'un groupe inter-partis – s’unissent pour une répartition plus équitable des bénéfices de la Loterie romande (LoRo). Ils ont déposé quasi-simultanément dans leur parlement cantonal respectif une demande de modification de la clé de répartition des profits de la Loterie romande. «La Loterie romande est une institution intercantonale avec des concordats intercantonaux», résume Thomas Birbaum, député PLR et dépositaire de l’intervention parlementaire en Valais. «Pour agir, on devait avoir une démarche intercantonale», poursuit le Collombeyroud.

En effet, les 30 membres de l'Assemblée générale - organe suprême de la Loterie romande - sont désignés par les gouvernements cantonaux. Les textes déposés dans les législatifs ne sont pas tous similaires. Ils prennent parfois la forme d’une motion, d’un postulat ou d’une interpellation, comme en Valais. «On a adapté chaque intervention à la législation cantonale en vigueur.»

Un système inéquitable

Si la forme de l’intervention parlementaire diffère quelque peu d’un canton à l’autre, le fond est le même partout. Les députés souhaitent changer la répartition des bénéfices de la LoRo. Pour l’heure, le monde culturel se taille la part du lion avec 85% des profits, contre seulement 15% pour le sport amateur. «La répartition actuelle est défavorable au sport», estime Thomas Birbaum. «Le Covid a entraîné une chute du nombre de bénévoles et des moyens dévolus au sport amateur. On veut soutenir le sport amateur. Et soutenir le sport amateur, c’est soutenir la santé dans notre pays», argumente le Chablaisien.

Plus pour le sport, moins pour la culture

Le texte des parlementaires invite la Loterie romande à prendre exemple sur la Suisse-alémanique, où la part dévolue au sport amateur peut monter jusqu’à 35%. «On ne veut pas complètement inverser les proportions», temporise Thomas Birbaum, qui se défend de vouloir tuer la culture. «On a besoin d’une culture forte dans notre pays mais on a aussi besoin d’un sport fort dans notre pays». Et d’ajouter : «Il y a des soutiens cantonaux pour la culture. On ne peut pas dire que la culture soit le parent pauvre des aides de la Loterie romande.»

Les députés justifient aussi l’augmentation de la part dévolue au sport par les entrées d’argent de la LoRo. Une grande partie des gains provient des paris sportifs. «Les paris sportifs rapportent plus d’argent donc il faut augmenter la part dévolue au sport amateur», conclut Thomas Birbaum. Déposé le 16 mars au Grand Conseil valaisan, le texte attend maintenant une réponse du Conseil d’Etat. Le Gouvernement a six mois pour répondre.

Les bénéfices de la Loterie romande
Les profits de la Loterie romande sont distribués en deux fois. Une première pour le sport d’élite et la Fédération suisse des courses de chevaux (14 millions en 2022). Le reste est réparti entre les six cantons romands en fonction de la population et du produit brut des jeux. En 2022, sur les 220 millions de bénéfice résiduel pour les cantons, le Valais a touché 37 millions de francs.
DM
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