Le Grand Conseil valaisan a largement accepté jeudi deux crédits d'engagement pour des travaux de sécurisation des régions de Sion et du Chablais dans le cadre de la 3e correction du Rhône. Montants accordés: 130 millions de francs pour chacun des projets, avec une importante participation fédérale attendue.
La première demande de crédit d'engagement acceptée par le plénum par 108 voix contre 13 et une abstention concerne un territoire de plus de 13 kilomètres dans les communes de Sion, Nendaz, Conthey, Vétroz et Ardon. En cas de crue du Rhône, plus de 1500 hectares y sont en zone de danger, dont 950 hectares environ en zone de danger élevé, a rappelé Franz Ruppen, chef du département de la mobilité, du territoire et de l'environnement (DMTE).
Le coût total pour sécuriser les personnes et les biens et éviter des dégâts potentiels estimés à 3,8 milliards de francs - notamment dans l'agglomération, la zone industrielle et l'aéroport de Sion - est évalué à 520 millions de francs. La première étape discutée jeudi au Grand Conseil correspond à 25% de ce coût total, soit 130 millions de francs.
La subvention de la Confédération attendue s'élève à 65,7% et celle des communes valaisannes à 2%. Au total, la charge de l'Etat du Valais est évaluée à 41,9 millions de francs environ.
La deuxième demande de crédit concerne le Chablais, plus précisément les communes valaisannes de Massongex, Monthey, Collombey-Muraz et Vouvry et les communes vaudoises de Ollon, Aigle et Yvorne. Les inondations en cas de crue du Rhône menacent 2800 hectares, dont 1800 sur le territoire valaisan.
Cette première étape du projet doit sécuriser les personnes et les biens de cette région où les dégâts potentiels sont estimés à 2 milliards de francs environ, dont 1,5 milliard pour le Chablais valaisan. La mesure a été acceptée en plénum par 112 voix contre 14 et une abstention.
Le crédit d'engagement de cette première étape s'élève à 130 millions de francs. La part vaudoise de cette somme s'élève à 37,5%, le solde est à la charge du canton qui peut compter sur une participation fédérale de 65,7% et une participation des communes de 2%. Au final, la part nette à la charge de l'Etat du Valais est estimée à 26,2 millions de francs environ.
Les deux demandes de crédits n'ont pas provoqué de longs débats au Grand Conseil. Les intervenants ont souligné l'importance de cette sécurisation des rives du Rhône et la nécessité de ne pas retarder le processus.
Plusieurs députés ont évoqué les sites pollués se trouvant sur le tracé de la 3e correction du Rhône et relevé la nécessité de les assainir pour "ne pas transmettre le problème aux générations suivantes", a souligné Lucien Barras (Les Verts). "L'assainissement des sites pollués est un vrai défi, pas seulement dans le cadre de la 3e correction du Rhône", a admis Franz Ruppen.
La 3e correction du Rhône est le plus grand projet de protection contre les crues en Suisse. Le chantier s'étend sur 162 kilomètres de Gletsch au Léman. Le coût total est estimé à 3,6 milliards de francs étalés sur 30 ans et assumés aux trois quarts environ par la Confédération.