Climat : une plantation expérimentale dans le Val d’Illiez
Près de 600 jeunes arbres devraient être plantés à la fin juin à Champéry. But de l’opération : étudier comment ils s’adaptent au changement climatique. Et préparer le terrain pour la forêt de demain.
La bourgeoisie a mis une parcelle de 5'000 mètres carrés à disposition, pour étudier les essences forestières qui s’adapteront le mieux aux conditions climatiques de demain.
Une 5e plantation-test en Valais
Après Riddes, Bruson dans le Val de Bagnes, Rideralp et Loèche dans le Haut-Valais, c’est la 5e et dernière plantation de ce type prévue dans notre canton. Pourquoi avoir choisi Champéry ? «Pour le Valais, c'est une vallée qui est très arrosée, qui a beaucoup de précipitations», explique Jean-Christophe Clivaz, chef du Service des forêts, de la nature et du paysage.
«On a beaucoup planté d'épicéas dans le Val d'Illiez : aujourd'hui nous sommes dans une impasse.» Jean-Christophe Clivaz, chef du Service des forêts, de la nature et du paysage
«On sait aussi qu'il y a eu beaucoup de plantations, suite aux ouragans de 1962. On a beaucoup planté d'épicéas : c'était un très bon choix à l'époque, mais aujourd'hui on se rend compte qu'on est dans une impasse, d'où l'importance d'avoir une placette témoin dans cette vallée-là, dans le but d'analyser et avoir ensuite les meilleures essences d'avenir.»
«L'espoir pour cette vallée est vraiment dans le feuillu, le hêtre et le sapin blanc.» Jean-Christophe Clivaz, chef du Service des forêts, de la nature et du paysage
Alors quelles essences forestières pourraient convenir ? Selon Jean-Christophe Clivaz,la réponse est déjà dans le choix des celles qui seront plantées à la fin juin : huit essences au total, dont le sapin blanc, les feuillus et un petit test pour le sapin de Douglas.
Projet au long cours
La parcelle située sur la Forêt Derrière est actuellement en préparation. Elle est déboisée pour les besoins du projet et sera entièrement clôturée, pour éviter tout dégât causé par la faune.
Commencé en 2017, ce projet est prévu pour une durée de 50 ans. Jean-Christophe Clivaz revient sur les premiers retours de cette expérience. «En terme de résultats de recherche, nous n'avons encore rien, parce que c'est vraiment le tout début du projet», précise Jean-Christophe Clivaz.
«C'est le tout début du projet : nous aurons les premiers résultats dans trois ou quatre ans.» Jean-Christophe Clivaz, chef du Service des forêts, de la nature et du paysage
«Par contre, nous nous rendons compte qu'il faut assurer l'entretien des parcelles : il faut faire le fauchage autour des semis, entretenir les clôtures pour que le gibier ne vienne pas endommager la plantation. C'est essentiellement d'un point de vue pratique que nous avons les premiers retours d'expérience.»
Quant aux premiers résultats de la recherche, ils devraient tomber dans trois ou quatre ans, selon le chef de service.
Ce projet au long cours baptisé "Plantations expérimentales d'essences d'avenir" est piloté par l'Office fédéral de l'environnement et le WSL, l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage. Le canton investit 500'000 francs dans ces cinq plantations-test.