Clients confinés, on ne sort pas ! Restaurant pris en otage les jours de match du FC Sion
Des résidents excédés, des commerces complétement bloqués : à Sion, ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer les méthodes des autorités les jours de match du FC Sion. Exemple à la Pizzeria du Pont du Rhône.
A Sion les jours de match, difficile de contenir les supporters adverses. En Valais, on opte pour une solution radicale : le long du trajet qui va de la gare CFF au Stade de Tourbillon, les forces de l’ordre bouclent complètement la zone, le temps pour les visiteurs de se rendre au match.
Aller-retour, il faut compter parfois jusqu'à deux heures de fermeture. Conséquence : les habitants du quartier, stations-service, magasins, entreprises ou autres restaurants sont complètement bloqués.
"Nous sommes pris en otage. le client ne peut pas sortir de l'établissement, il n'a pas le droit !" Nicolas Patuzzi, Pont du Rhône
Pour en parler, direction la Pizzeria du Pont du Rhône. Ici se trouve un exemple parlant, car situé en plein coeur du dispositif policier. Avant le match, puis après la rencontre : personne ne rentre, personne ne sort !
Une situation dénoncée par le patron, Nicolas Patuzzi. "Nous sommes pris en otage. Le client ne pas pas sortir de l'établissement, il n'a pas le droit ! Tous les accès sont fermés. La police n'entre pas en ligne de compte. Il n'y a aucune discussion, ni avec le canton, ni avec la Ville. Nous perdons beaucoup d'argent". Ecoutez :
Un patron impuissant : Sion-Lucerne le 15.10.22
Et si le patron reste devant son établissement, ce n'est pas pour rien. Il ne faut pas laisser entrer les supporters, de possibles casseurs ! Ecoutez cette anecdote parlante.
Cette situation n'est pas nouvelle à Sion. "Cela dure depuis 7-8 ans je dirais", explique le patron du Pont du Rhône. "Auparavant, les supporters qui venaient en train s'arrêtaient à Châteauneuf. De là, ils étaient emmenés en car jusqu'au stade. Cela avait l'avantage d'éviter de bloquer toute une partie de la ville de Sion". Nicolas Patuzzi veut être clair, il n'en veut pas aux forces de l'ordre. "Ils ne font qu'obéir aux ordres. Ce n'est pas la police le problème... Le problème vient des décisions prises par les responsables politiques".
Malgré l'important dispositif, de nombreux débordements
La gestion des supporters est compliquée. On parle d'ultras, à la limite de l'hooliganisme. Rhône FM vous en avait parlé le 25 mai dernier dans un article intitulé : "Des pseudo-supporters servettiens ont saccagé toute une rue à Sion". Vitrines cassées, voitures caillassées : des débordements avaient été enregistrés. Les supporters genevois avaient causé pour plusieurs dizaines de milliers de francs de dégâts. La police avait fait usage de balles en caoutchouc, des balles qui jonchaient le sol au lendemain du match.
"En effet, nous avons déployé nos moyens en conséquence, il s'agissait d'un match à très haut risque. Nous avons donc mis les moyens", nous déclarait la Police cantonale.