Les fusions de communes ne connaissent pas toutes le même succès. Ces dernières années, de nombreux projets ont échoué devant le peuple : Monthey et Collombey-Muraz ou encore Saint-Maurice et Collonges. D’autres ont en revanche passé la rampe : Bagnes et Vollèges ou les trois communes de Noble Contrée. Mais la palme du plébiscite revient à Charrat et Martigny. Les deux communes ont décidé de s’unir il y a tout juste cinq ans, en mars 2018. Les Charrantains acceptaient la fusion par 88,6% des voix et les Martignerains par 91,8%. Un véritable plébiscite. «Un résultat pareil ne nécessite aucun commentaire. C’est clair, net et précis», explique Fabienne Moret-Roth, dernière vice-présidente de Charrat et actuelle conseillère municipale à Martigny.
«Charrat a la même valeur que La Bâtiaz, Le Bourg et Martigny-ville»
Fabienne Moret-Roth, conseillère municipale à Martigny
L’élue centriste évoque trois mots magiques pour expliquer ce succès. «Le travail, la communication et l’honnêteté vis-à-vis des citoyens.» Quant à la perte d’identité, souvent évoquée lors des fusions, Fabienne Moret-Roth la balaie d’un revers de main. «Les citoyens charrantains ont quasiment le même esprit que les citoyens du Bourg», sourit-elle.
La fusion entre Charrat et Martigny a pris effet le 1er janvier 2021. Et dès les premiers jours, la vie des Charrantains a quelque peu changé. «Nous sommes dans une nouvelle vie avec une empreinte citadine : les ornements floraux, le ramassage des ordures deux fois par semaine. Ce sont des petites touches mais que les citoyens apprécient», détaille Fabienne Moret-Roth, qui coupe court à toute idée de délaissement de Martigny. «Charrat a la même valeur que La Bâtiaz, Le Bourg et Martigny-ville. Tous les villages sont traités de manière égale.» Pour Fabienne Moret-Roth, le changement a tout aussi été radical. L’élue centriste a quitté la vice-présidence d’une commune de 2'000 habitants pour un siège au Conseil municipal d’une ville de 22'000 âmes. «Tout prend de l’ampleur, surtout dans les dossiers et le temps de travail», conclut-elle.
Avec cette fusion, Martigny et Charrat retrouvent leur premier amour. Les deux communes formaient déjà dans le passé un seul et même territoire. Les deux entités s’étaient séparées en 1836.