Christian Maret, la "First Lady" du Val-d'Illiez
En Valais, elles sont de plus en plus nombreuses, ces femmes à se lancer dans la vie publique.
En Valais, elles sont de plus en plus nombreuses, ces femmes à se lancer dans la vie publique. Pour l'occasion, Rhône FM vous propose une série inédite. Un regard différent, celui de leurs compagnons. Ils sont les hommes de l'ombre, comment le vivent-ils ? Ce vendredi, rencontre avec Christian Maret, mari de la PDC Marianne (5/5).
C’est avec un large sourire que Christian Maret nous ouvre la porte de sa maison de Troistorrents. La bonne humeur, c’est sa marque de fabrique. Et quand on lui parle de la carrière de sa femme, du regard des autres dans la vallée, il sourit. Et une anecdote jaillit, comme le surnom qu'on lui a souvent attribué ici. «On m’appelait pour rigoler la First Lady ! (rires) Mais je trouvais ça super marrant !» Le décor est planté.
Au départ, une femme «alibi»
Qu'il semble loin, le temps où Marianne était maman au foyer pour ses quatre enfants. Eux, ils ont grandi et la politique a suivi, après. Nous sommes en 1997. «Elle a été approchée par un gars du village, qui cherchait une femme un peu «alibi», pour la mettre sur une liste PDC ici à Troistorrents», confie Christian. «Et par hasard cette année-là, ils ont fait un 5e siège et elle l’a eu. C’est comme ça que ça a commencé ! Et ensuite, elle est devenu présidente... et ensuite... et ensuite... et ensuite».
N'a-t-il jamais eu peur pour elle ?
Et ensuite... en 20 ans, elle gravit les échelons un à un Marianne. Présidente de la commune de Troistorrents en 2005 (poste qu’elle tiendra jusqu’en 2012), députée au Grand Conseil dès 2009… Et le sommet, présidente la Commission de gestion pour la période 2017-2019. En ce mois d'octobre 2019, comme un aboutissement, elle est candidate au Conseil des Etats. Objectif historique : devenir la première femme valaisanne à ce poste. A ses côtés, durant toutes ces années, Christian. N'a-t-il jamais eu peur pour elle ? De l'arène politique ? «Honnêtement, je ne me suis jamais posé la question. Je suis sûrement un grand naïf, mais je ne me suis jamais dit qu’on allait la traiter de «pauvre femme». Pour moi personnellement, ça n’a jamais posé de problème. Si «Madame» fait de la politique et moi autre chose... Ca ne me dérange pas, ça me va très bien».
Fini les gugusses !
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s'engager en Valais. Christian Maret en témoin privilégié, constate une réelle évolution. «Ca a complètement basculé en quelques années. Aujourd’hui, elle croise des femmes de 60-70-80 ans et qui lui disent «vas-y Marianne». Une solidarité nouvelle ! C’’est impressionnant, les mentalités ont changé, pour les femmes et les hommes. Au lieu d’élire n’importe quel gugusse, on voit des femmes qui s’engagent et qui sont extraordinaires». (L’entretien de Christian Maret est à découvrir ci-dessous)
Comme il a changé le Valais ! En 1971, Gabrielle Nanchen est la toute première conseillère nationale valaisanne. A l'époque son mari Maurice a parfois été vu comme un homme faible, victime d'une «punition du ciel». 48 ans plus tard, elles s'engagent en masse pour les fédérales d'octobre 2019. Et eux, les maris de l'ombre, nous l'ont dit tout au long de cette semaine spéciale : être une femme en politique, loin d'une faiblesse, c'est désormais une force.
A écouter aussi:
Le docteur Bernard et la candidate UDC Gabrielle
Madeline et Jean-Pierre Heiniger: les Genevois à la conquête du Valais
Les Grichting: le footballeur dans l’ombre de la politicienne
Maurice Nanchen: «Avoir une femme en politique, ils pensaient que c’était une punition du ciel!»