Carton plein en haut, grimace en bas. Le bilan des remontées mécaniques d’un hiver délicat à gérer
Pour les remontées mécaniques, il fallait être perché sur les hauts, pour tirer son épingle du jeu cet hiver. Pour faire mieux que s’en tirer, il fallait pouvoir compter sur des pistes à bien plus de 2000 mètres d’altitude. La météo a tranché dans le vif entre stations "d’en haut" et "d’en bas".

La saison de ski touche à sa fin.
A quelques exceptions près, comme à Verbier, Saas-Fee, Zermatt ou sur Glaciers 3000 par exemple, les remontées mécaniques ont rangé les cabines.
A l’heure du bilan, il faut bien l’admettre, cet hiver n’aura pas fait que des heureux.
Avec pas ou peu de neige en décembre, puis avec des pluies diluviennes jusqu’à plus de 2000 mètres en février, seules les pistes en altitude ont été prises d’assauts par les amateurs de glisse. En clair, "il y a eu deux mondes pour les remontées mécaniques du pays, entre en haut et en bas", souligne Sébastien Travelletti, membre du comité du Magic Pass et président de Téléanzère.
A Saas-Fee où l’on skie jusqu’à 3600 mètres et jusqu’à fin avril, les Saastal Bergbahnen ont le sourire. D’abord parce que depuis l’entrée dans le Magic Pass, la clientèle "welsche" s’est densifiée, apportant de fortes hausses à la fréquentation des week-end notamment. Et les chiffres suivent largement, souligne, Simon Bumann, directeur des remontées.
Le phénomène ne devrait pas vraiment freiner puisque le Magic Pass dont la nouvelle mouture devrait battre des records.
Mardi 11 avril, les préventes à 156'500 pass réservés, étaient déjà supérieures de 10% à celles de 2022 au même moment du changement de tarif. La barre des 180 mille sésames devrait ainsi être franchie pour la saison à venir, se réjouit Sébastien Travelletti, membre du comité.
Et ce bilan, ce ne sont pas uniquement les sociétés membres du Magic Pas qui le signent. A Verbier, on estime à quelque 1,1 millions, les journées-skieurs pour une saison dont les chiffres ne sont pas encore définitifs puisque là aussi, les installations fonctionneront encore quasiment jusqu’à fin avril, souligne le directeur de Téléverbier, Laurent Vaucher.
Pas besoin d’être météorologue pour constater que cet hiver aura donc créé des inégalités énormes entre les stations.
L’altitude a joué un rôle prépondérant dans le succès de l’hiver, constate Pierre Mathey, directeur des RMV, la faîtière des remontées mécaniques valaisannes.
En clair, moyennant quelques efforts d’adaptation pour les prestations, le tourisme de montagne est tout, sauf mort, se réjouit Pierre Mathey.