Bilan de la saison de ski: les vacances «en tribu», un phénomène qui sort du lot

Diana-Alice Ramsauer
Journaliste RP

La saison de ski touche à sa fin. Globalement, le bilan est satisfaisant vu la situation, selon l'Observatoire valaisan du tourisme. Le secteur des appartements et des chalets de vacances s'est particulièrement profilé: un besoin de se retrouver «en tribu», nous dit le directeur de l'institut.

Il est bientôt tant de ranger les skis à la cave et les bonnets au grenier. Avec la fin des vacances de Pâques, la saison des sports de glisse arrive à son terme. Et les acteurs du domaine se disent soulagés: c’était un bon hiver.

Selon l’observatoire valaisan du tourisme, le bilan est effectivement remarquable. Dans le domaine des hôtels, les chiffres sont presque revenus au niveau d’avant la pandémie. «Globalement, oui c'est satisfaisant, voire très satisfaisant en voyant d'où nous venons», analyse Nicolas Délétroz, responsable de l'Observatoire valaisan du tourisme. Dans le domaine de l'hôtellerie, on est à quelques points en dessous d'une année normale.» Selon lui, c'est toujours la population indigène qui fait le gros du marché. Les visiteurs étrangers correspondent actuellement à un tiers des touristes. «Ceci dit, on voit que le rattrapage de la clientèle étrangère est en cours, puisque la progression relative se fait sur les marchés étrangers et pas sur les marchés domestiques.»

Vacances en cercle proche

La bonne surprise est surtout venue du domaine de la parahôtellerie, c’est-à-dire les chalets et appartements de vacances. «Le bilan est vraiment réjouissant, parce que l'on peut quasiment affirmer que l'on a atteint les niveaux d'avant la pandémie.»  Cet attrait pour les habitations de vacances s’explique évidemment par l’influence de la pandémie. Selon Nicola Délétroz, toute une frange de la société a préféré les hébergements en parahôtellerie pour des questions de sécurité et de maîtrise de l'environnement. «La limitation des contacts sociaux a poussé les gens à faire des vacances en "tribu", c'est-à-dire dans le cercle restreint. Cela a peut-être fait passer certains aficionados de l'hôtellerie du côté des appartements et des chalets de vacances. »

Regain d'intérêt pour les petites stations

De manière plus globale, Nicolas Délétroz relève une tendance: le désintérêt des stations plus industrielles. « S'il n'y a pas encore de chiffres, c'est un phénomène que l'on observe dans les études et les retours d'expériences des différents observatoires qui travaillent dans les mêmes domaines que nous. Dans tout l'arc alpin, les destinations qui permettent vraiment de se rapprocher de la nature ont tiré leur épingle du jeu, voire ont bénéficié d'un regain d'intérêt par rapport à une certaine clientèle de type urbaine par exemple. Un phénomène porté par la période de confinement.» Selon lui, le Valais dans son ensemble en a profité. 

Dans tout l'arc alpin, les destinations qui permettent vraiment de se rapprocher de la nature ont tiré leur épingle du jeu.

Nicolas Délétroz, responsable de l'Observatoire valaisan du tourisme.

«Dans la région, même les plus grandes stations telles que Verbier, Crans-Montana ou Zermatt offrent des grandes possibilités en termes de nature. Mais si l'on regarde les indicateurs économiques: les achats de biens immobiliers ont été faits plutôt par une clientèle indigène et dans des régions un peu plus abordables que ces trois stations. On peut citer Hérens, Anniviers, ou d'autres dans le Haut-Valais.»

Ces observations vont de pair avec le développement des activités qui n’impliquent pas forcément des remontées mécaniques, comme les raquettes ou le ski de randonnée. « Les gens recherchent une forme d'authenticité, de simplicité, d'expérience», conclut Nicolas Délétroz.

dar
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