33 moutons tués par le loup sur un alpage d'Hérémence : éleveurs et politiques démunis
Un alpage sur la commune d'Hérémence subit de plein fouet les attaques du loup cette année. L'éleveur et le président de la commune n'en peuvent plus et prennent la parole.
33 moutons ont été tués par le loup – et 22 autres ont disparu – sur l'alpage hérémensard d'Allèves, a appris Rhône FM. La première attaque est survenue le 1er juillet 2022 et depuis, 33 bêtes ont été dévorées par le grand prédateur. "Le Service de la chasse reconnaît que ce sont des bêtes tuées par le loup", précise Arthur Vuissoz, l'éleveur.
"J'ai l'impression d'être le frigo du loup"
Arthur Vuissoz, éleveur
Pourtant sur cet alpage, proche du barrage de la Grande Dixence, des mesures de protection avaient été mises en place pour éviter les attaques du loup. "J'ai des parcs de nuit, des patous, une bergère et une aide-bergère pour la nuit", indique dépité l'agriculteur hérensard. "Théoriquement après dix moutons tués, on devrait avoir des autorisations de tir et là rien ne se passe", regrette Arthur Vuissoz. "J'ai l'impression d'être le frigo du loup. Je me sens 100% démuni. J'ai l'impression d'être seul au monde."
La perte des bêtes a aussi un impact financier pour l'éleveur de Vex. "Il faut compter une moyenne de 300 francs par mouton. C'est quand même de l'argent." Arthur Vuissoz n'envisage pas pour autant une désalpe précoce mais il attend des autorités qu'elles agissent. "J'attends que les autorités nous prennent en considération."
Des régulations?
Et les politiques s'en mêlent. En première ligne le président de la commune d'Hérémence et député UDC Grégory Logean. "La situation devient dramatique pour les éleveurs. Ça rend la vie des éleveurs impossible. Si on n'entreprend rien d'un point de vue politique, nos alpages vont être désertés et plus personne n'en prendra soin." Grégory Logean appelle les autorités cantonales à remettre l'ouvrage sur le métier vis-à-vis de Berne et à demander au Conseil fédéral de pouvoir réguler le loup avant les attaques. "Le canton du Tessin a pu obtenir des tirs de régulation anticipés et je ne vois pas pourquoi le Valais ne pourrait pas en bénéficier", lance l'élu agrarien.
Récemment, un million de francs a été octroyé par le Grand Conseil valaisan pour des mesures de protection contre les grands prédateurs. Grégory Logean estime que ces dispositifs ne fonctionnent pas. Il en appelle à l'Exécutif cantonal. "Le Conseil d'Etat doit utiliser toute la marge de manœuvre dont il dispose pour effectuer des tirs de régulation."