Meurtre à l'arme blanche à Martigny: le prévenu est condamné à 12 ans de prison et l'expulsion
Ce vendredi, le tribunal de Martigny était le théâtre d’un procès pour meurtre. Dans une salle pleine et au terme d'une audience éprouvante, le prévenu a été condamné à 12 ans et 10 mois de prison ferme, pour avoir tué un homme à l’arme blanche, en 2018. Nous avons assisté au procès.
Vendredi matin, le tribunal de district de Martigny était le théâtre d’un procès pour meurtre. Devant la cour, le prévenu, un jeune Portugais de 21 ans, était accusé d'avoir tué un homme à l’arme blanche en 2018.
La salle d’audience martigneraine était pleine. La famille et les amis de la victime étaient dans les rangs, attendant que justice soit rendue.
Le verdict est tombé en fin de journée: reconnu coupable, il a été condamné à 12 ans et 10 mois de prison ferme et l'expulsion du territoire suisse pour 10 ans.
Rappel des faits
Au soir du 16 mars 2018, à la gare CFF de Martigny, une altercation éclate entre le prévenu et la victime, deux jeunes hommes âgés respectivement de 18 et 22 ans au moment des faits. Durant ce différend, le prévenu assène un coup de couteau au niveau du cou de la victime, le blessant gravement, avant de prendre la fuite. Le blessé est médicalisé sur place puis transporté en ambulance, mais succombe à ses blessures dans la soirée.
C’est finalement le lendemain des faits que le prévenu se rend à la police.
La tragédie avait ébranlé la population martigneraine, entrainant le bouclement d’un large périmètre autour de la gare CFF durant plusieurs heures, ainsi qu’une recherche active du prévenu.
Emotion palpable dans le tribunal
L'audience s'est déroulée dans un climat de tension. Le prévenu est apparu fers aux pieds, encadré de policiers. La famille de la victime était en larmes, avant même d’entrer dans le tribunal et durant une bonne partie du procès. Le ministère public n’a pas mâché ses mots en décrivant la violence du drame, et le président de la cour s’est vu obligé d’interrompre la plaidoirie de la défense, pour rétablir le silence.
10 ans d'enfermement et l'expulsion
La procureure Marie-Line Voirol-Revaz a reconnu le prévenu coupable de meurtre, et demandait 10 ans d’enfermement, ainsi que 10 ans d’expulsion de Suisse, l’accusé étant au bénéfice d’un passeport portugais.
Dans son réquisitoire, la procureure s’est appuyée sur le caractère intentionnel de son geste, alors qu’il était en pleine conscience de ses capacités, sur les antécédents du prévenu, rappelant que ce dernier avait déjà manifesté de la violence et avait été interpellé à de multiples reprises avant 2018, pour lésions corporelles, coups, blessures et brigandage armé, notamment.
La partie civile a quant à elle exigé que les juges appliquent une peine qui ne soit pas inférieure à dix ans. Au terme du procès, Maître Sophie Haenni a souligné "l’attitude déplorable" du prévenu et son manque apparent d’empathie. "Ses excuses sonnent faux et ne sont qu'un stratège de son avocat pour alléger sa peine, estime-t-elle. La famille est anéantie et exige une peine exemplaire, suffisamment dissuasive pour que de tels événements ne se reproduisent plus."
Centre éducatif demandé par la défense
La défense n’a pas nié l’acte d’homicide volontaire, mais s’est appuyé sur de nombreux détails du dossier, faisant valoir des circonstances atténuantes, insistant notamment sur le fait que le prévenu a eu peur pour sa vie et qu’il était rongé de remord.
Maître Basile Couchepin a demandé que la peine d’enfermement ne soit pas appliquée, et que priorité soit mise sur sa rééducation et sa réinsertion, l’accusé étant actuellement détenu au centre éducatif fermé de Pramont.
La parole finale a été laissée au prévenu, qui s’est levé pour adresser une ultime fois ses excuses à la famille de la victime.