Les fitness valaisans en colère: ils contestent la fermeture obligatoire devant la justice
Les fitness valaisans poussent un gros coup de gueule. Ils contestent la décision du gouvernement valaisan ce mercredi d'interdire l'accès aux salles de sport. Ils annoncent aller en justice. Comme avocat, le conseiller national Jean-Luc Addor.
Tout est parti d'une vidéo. Celle réalisée par Ermino Pirali, propriétaire d'un fitness à Monthey. Sur les images tournées ce mercredi soir, quelques heures après les annonces du gouvernement valaisan, on le voit pousser un coup de gueule. Il ne comprend pas Ermino Pirali, il ne comprend pas pourquoi les fitness valaisans doivent fermer leurs portes, "alors que les règles d'hygiène sont respectées", affirme-t-il. La vidéo, postée sur les réseaux sociaux, devient virale. De nombreuses salles de sports se joignent à lui. La quasi totalité des fitness indépendants du Valais romand. une vingtaine Ensemble, ils décident de contester cette décision en justice.
"J'ai pleuré de rage!" Ermino Pirali, propriétaire de fitness
Contacté ce jeudi matin, Ermino Pirali explique son ressentiment : "Je n'ai pas honte à le dire, j'ai pleuré de rage. Je vois notre Conseiller d'Etat qui nous dit que pour ne pas mettre en péril la saison d'hiver, il faut fermer. Il dit que nous sommes un loisir, mais non ! Nous faisons partie du domaine de la santé". Et le patron de fitness d'expliquer que bon nombre de malades en convalescence se rendent à la salle : "Des gens qui ont fait des AVC, qui ont des hernies discales, des prothèses au genou... Tous ces gens sont conseillés par des professionnels, encadrés. Ils sont prêts à travailler, avec un masque bien sûr. On respecte les distances, les consignes, tout".
Aucun cluster dans une salle de sport valaisanne
Nicolas Guilhaume possède lui-aussi un fitness, à Fully. "Si l'on doit parler d'une clientèle qui fait attention à son physique, à sa santé, c'est bien la clientèle des fitness. Ces gens renforcent leur système immunitaire. Fermer les salles, cela va à l'encontre de la logique". Et pour appuyer ses dires, Nicolas Guilhaume affirme qu'aucun cluster n'a été découvert dans une salle de sport valaisanne. De son côté, Ermino Pirali est clair : "J'ai contacté la vingtaine de salles. Ils sont tous à la limite de la faillite. Tous les indépendants, les petites PME, on va tous mourir si on ne fait rien".
"Pour moi, c'est une injustice" Jean-Luc Addor, avocat
"Nous contestons cette décision au nom des propriétaires de fitness", déclare l'avocat (et par ailleurs conseiller national UDC) Jean-Luc Addor. "Ces personnes n'ont rien contre l'idée de préserver la santé de la population, au contraire. Ce qu'ils revendiquent, c'est le droit de continuer à travailler, même de manière limité. Le droit de survivre, de les laisser travailler dans le respect des exigences sanitaires". Une injustice ? "Oui, clairement, ils vivent une injustice, répond l'avocat. Je ne dis pas que c'est facile de prendre les mesures adéquates. mais là,ces mesures sont excessives. Avec une réduction contrôlée de l'activité, adaptée à la surface de leur fitness, on peut maintenir une activité".
Au Tribunal cantonal
"Nous contestons cette décision en justice", poursuit Jean-Luc Addor : "Ce qui est absurde, c'est que sauf erreur de ma part, je n'ai pas vu de texte de loi. Dans toute cette affaire à une exception près, le Conseil d'Etat valaisan procède par communiqués de presse. Quand le Conseil fédéral prend des mesures, on a au moins des ordonnances. Là, un simple communiqué de presse". Jean-Luc Addor qui conclut : "On va contester cette mesure. Cela se fera en principe au Tribunal cantonal, que nous allons contacter, aujourd'hui (ce jeudi NDLR) ou demain". Ci-dessous, notre reportage avec les différentes interviews.