"Ce procès est un fiasco!" : tension au palais de justice de Sion
Émotion au tribunal de Sion. Sept ans après les faits, à deux jours de la prescription, cinq hommes sont jugés pour "homicide par négligence". En 2013 à Bagnes, un cycliste était mort après avoir percuté la barrière d'un chantier de Téléverbier. A l'audience, la famille de la victime prend la parole
Sur le banc des accusés, cinq hommes, tous accusés d'homicide par négligence. Tous à des postes importants. Responsables de Téléverbier, cadres dans un grand constructeur de télécabine, ou encore chef de Service à la commune de Bagnes. Ils sont accusés d'avoir, en août 2013 au Châble, provoqué involontairement le décès d'un cycliste valaisan de 51 ans, mort après avoir percuté de plein fouet la barrière d'un chantier de Téléverbier. Un chantier qui n'avait pas été signalé correctement. Tous se disent innocents et semblent se renvoyer la balle.
Ils étaient tous là, lorsqu'une dame a pris la parole. L'épouse de la victime. Elle a parlé du drame. De son mari, tétraplégique sur un lit d'hôpital. Incapable de respirer sans assistance. Qui finira par mourir 6 semaines après le drame et qui aura juste eu le temps de dire "Je suis désolé, je n'ai pas vu la barrière".
"Ce procès est un fiasco !" Marie-Claire Pont Veuthey, avocate de l'un des accusés
Ce qui ressort du procès. C'est un sentiment de gâchis. Sept ans que les victimes attendent le procès. Dans deux jours, c'est la prescription. Et l'affaire a bien failli ne jamais être jugée. Une tension donc, une incompréhension aussi. Les avocats de la défense dénoncent une affaire jugée au dernier moment, et donc bâclée selon eux. Vous entendrez, dans notre reportage ci-dessous, les avocats de deux accusés, Me Philippe Loretan et Marie-Claire Pont Veuthey. Ils ne mâchent pas leurs mots. "En 30 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça", déclare Philippe Loretan.
Ils risquent des amendes avec du sursis
Le procès, débuté mercredi matin, devrait se terminer ce jeudi. Les 5 accusés risquent des jours-amendes avec sursis. De son côté, la famille de la victime ne demande qu'une chose, "que les responsables soient enfin jugés, et condamnés", comme nous l'avait précédemment déclaré l'avocat de la partie civile, Me Loïc Barras.