Qui se cache derrière la patronne valaisanne de l'environnement ? Rencontre avec Christine Genolet
Christine Genolet-Leubin a été l’une des toutes premières femmes cheffe de service à l’Etat du Valais. Elles seront 7* en 2022. Rencontre avec la patronne de l’environnement, qui ne se dit pas vraiment « écologiste », mais « très sensible » à son propre impact.
Contrôle des conséquences environnementales. Mise en place d'un programme pour la protection des sols. Analyse des polluants types "perfluorés". C’est le quotidien de Christine Genolet-Leubin depuis deux ans maintenant. Et pourtant, elle n’avait pas prévu de devenir, à l’époque, cheffe de l’environnement. En ces temps, adjointe, elle avait pris ses fonctions dans un contexte plutôt houleux. Elle succédait, d'abord ad interim, à Joël Rossier, après que celui-ci eut démissionné de manière fracassante. C’était en 2019. Dès février 2020, elle prenait la tête du service. Elle est désormais bien installée dans son rôle, même si son parcours ne la destinait pas directement à ce poste.
De Micarna à l'Etat du Valais
Après des études d’ingénieur en technologie alimentaire à la HES à Sion, elle débute sa carrière comme responsable d'un laboratoire de microbiologie chez Novartis à Bâle, puis elle devient cheffe de laboratoire et de la section qualité volaille chez le géant Micarna à Fribourg. Après quelques années, elle décide de rentrer en Valais. D’abord parce que «c’est un beau canton», rigole la Saviésanne, mais également parce que c’est là que ses amis sont... et surtout que sa famille et celle de son mari habitent. Car lorsque l’on veut fonder une famille, c’est un élément à ne pas négliger, d’autant plus lorsque le papa et la maman ont des métiers prenants. Selon Christine Genolet-Leubin, cette tension entre vie privée et professionnelle explique encore en partie pourquoi seules 7 femmes sont aujourd’hui à la tête d’un service en Valais.
« Il y en a de plus en plus et c'est tant mieux. Et puis aujourd'hui, beaucoup de femmes sont très bien formées et pourraient correspondre aux critères d'un tel poste. Mais ce n'est pas facile. Je prends mon exemple : il y a parfois des choix à faire quand on a une famille, des enfants et une carrière. Il faut décider sur quoi on veut mettre la priorité. Aujourd'hui, les modèles familiaux sont en train d'évoluer. Les tâches à la maison sont de plus en plus partagées. Mon mari m'a beaucoup soutenue dans mon choix de postuler pour le poste de cheffe de service, aussi en prenant, lui, plus de responsabilités dans le domaine familial.»
Du beau monde à la table du souper
Il faut dire que le mari de Christine Genolet-Leubin a également une fonction d'une certaine importance. David Genolet est aujourd’hui à la tête des Editions du Nouvelliste. Il était auparavant directeur de campagne du candidat PDC malheureux au Conseil d’Etat Serge Gaudin et, encore avant, il exerçait en tant que directeur général du FVS Group qui s’occupe notamment de la Foire du Valais. Christine et David Genolet, deux personnalités publiques, pourrait-on dire.
Alors de quoi discutent-ils autour de la table à manger ? Elle rigole. «On parle de tout. Evidemment, nous avant trois enfants, donc c'est un sujet qui revient beaucoup. Mais on communique tant sur mes thèmes environnementaux que de l'actualité. Et puis finalement, on discute des mêmes sujets que tous les autres ménages...»
« Finalement, avec mon mari, on discute des mêmes sujets que tous les autres ménages.»
Christine Genolet-Leubin, cheffe du service de l'environnement.
Elle le dit, son mari l’a beaucoup écoutée et soutenue pendant la période de transition à la tête du service. «Un coach» même, alors que son poste était sous le feu des projecteurs pendant ce que l'on a appelé «l'affaire Rossier». Il faut dire que quand son prédécesseur a démissionné, Christine Genolet-Leubin n’avait pas particulièrement l’ambition de diriger ce secteur. On a même dû venir la chercher. Elle a finalement accepté, tout en demandant de pouvoir travailler à 80%.
Aujourd'hui, Christine Genolet-Leubin ne se décrit pas comme «écologiste». «Ce qu'on peut dire, par contre, c'est que j'ai une grande sensibilité environnementale dans le cadre de ma vie privée, oui.» Son équipe a également cette sensibilité, voire encore davantage. «Beaucoup ont une formation environnementale. Par exemple, pour l'anecdote, au service, on a essayé de faire une cafétéria zéro déchet avec un compost, par exemple.»
En 2022, il y a aura donc 7 cheffes de service... ou plutôt 8
La première à avoir été nommée après ce vide de près de 10 ans laissé béant par Françoise Gianadda (cheffe du Service de la population et des migrations) a été Sophie Huguet (Cheffe du Service juridique de la sécurité et de la justice), entrée en fonction en 2018.
En 2019, c'est au tour de Christine Genolet-Leubin de prendre la direction d'un service (cheffe du Service de l'environnement). Est venue ensuite en 2020 Anne-Catherine Sutermeister (cheffe du Service de la culture).
Au début 2021, Marie-Claude Noth-Ecoeur a pris ses fonctions du côté de la sécurité cantonale (cheffe du Service de la sécurité civile et militaire).
Peu après arrivait Karla Z'Brun (-Dirren) comme cheffe du Service des poursuites et faillites.
Fin 2021, une nouvelle cheffe a été nommée à la formation en la personne de Tanja Fux (cheffe du Service de la formation professionnelle).
Et pour finir, en 2022, une septième prendre le chemin de la direction d'un service: Sandra Tiano deviendra responsable de la population et des migrations.
Dans le même statut que «cheffe de service», notons également celui de secrétaire générale d'un département. A ce titre nommons encore Kathia Mettan qui travaille depuis 2015 au sommet du Département de la mobilité, du territoire et de l'environnement de Franz Ruppen.