Pénuries, prix qui flambent : la guerre en Ukraine fait mal aux chantiers valaisans
Des prix qui s'envolent, des délais de livraison repoussés... Le monde de la construction subit de plein fouet la guerre en Ukraine. L'acier est particulièrement touché.
C'est l'une des plus importantes aciéries du monde. Elle est basée à Marioupol, ville au cœur du conflit Ukrainien. L'usine a été bombardée fin mars et forcément, l'approvisionnement est impacté. Acier, inox, aluminium… On en manque jusqu'ici, en Valais.
On manque d'acier en Valais
"La plupart des aciéries se trouvent en Ukraine et en Russie, elles fournissent le 30% de la matière première en Europe", explique Frédéric Rossoz, chef de projet chez Kurmann Cretton Ingénieurs, entreprise basée à Monthey, spécialisée dans la construction métallique. "Les entreprises n'arrivent plus à suivre les commandes et les fournisseurs n'arrivent pas à absorber ce manque d'approvisionnement". Conséquence, les prix flambent :
"Avant le Covid, c'était 800 francs la tonne. On est passé à 1200 francs avec la pandémie. Maintenant, on approche des 2000 francs la tonne" Frédéric Rossoz, chef de projet chez Kurmann Cretton Ingénieurs
Autre problème, les délais de livraison. "Aujourd'hui, la situation est telle que les fournisseurs n'arrivent même pas à dire quand les commandes vont arriver", poursuit Frédéric Rossoz.
Evoquer une "situation extraordinaire"
Quelles conséquences en Valais ? Peut-on voir les coûts de construction d'une maison prendre l'ascenseur ? Ce n'est pas impossible. "Habituellement, lorsqu'un contrat d'entreprise est signé au début d'un chantier, les prix sont fixes et fermes jusqu'à la fin des travaux.Sauf situation extraordinaire...Nous y sommes", explique Frédéric Rossoz, qui conclut : "L'organe faîtière, le Centre Suisse de la Construction Métallique (SZS), a conseillé aux entreprises d'évoquer le terme de situation extraordinaire. Ce mécanisme permettrait de revoir les prix". Ci-dessous, notre reportage.
Quand sera-t-elle livrée ? A Sion, c'est l'inconnu concernant la fin des travaux de la passerelle métallique. La capitale sédunoise et le canton du Valais s'étaient associés dans un projet de "passerelle de mobilité douce". Objectif, enjamber l'autoroute A9 pour rejoindre l'Hôpital du Valais. Coût des travaux : 8,8 millions de francs. Et alors que les travaux ont débuté en novembre 2021, impossible d'en prédire la fin. "Aujourd'hui, nous n'avons aucune information sur le jour, le mois, où le métal nous sera livré", explique Georges Joliat, Ingénieur de la Ville de Sion. "Il est clair que c'est l'incertitude, mais nous avons bon espoir que la structure nous soit apportée durant le courant de l'automne 2023."
Concernant les coûts, Georges Joliat affiche un large sourire. "En revanche, nous avons une chance inouïe, nous avons pu bloquer les commandes en juillet 2021, avant le conflit. De ce fait, les prix sont garantis."