Live Actualités Services
Rhône Fm
Publicité
Valais
Suisse Valais Sport Société Culture
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !

Olives, agrumes, amandes ou pistaches : et si le Valais explorait de nouveaux horizons agricoles ?

Moins de monoculture, pour plus de pérennité. Entre changement climatique et crise viticole, certains experts et agriculteurs osent remettre en question le paysage agricole tel qu’il est aujourd’hui. Et appeler à sa diversification.

Contenu audio
Oriane Binggeli
Oriane Binggeli, Rédaction Rhône FM
24 nov. 2025, 10:10
/ Màj. il y a 10 jours
Le vignoble de Chamoson
Le vignoble de Chamoson ©Keystone-ATS

Le Valais doit-il repenser sa carte agricole ?  C’était l’une des questions, posées vendredi dernier à Sion lors d’un colloque organisé par Mediplant – centre de recherches spécialisé dans les plantes aromatiques. 

Organisé chaque deux ans, cet événement était cette fois consacré à l’impact du changement climatique sur nos cultures, toute variété confondue. Sécheresse, pluies intenses, vents plus violents. Des phénomènes, auxquels s’ajoutent évidemment les défis économiques de commercialisation actuels. Et qui, cumulés, encouragent les réflexions sur le modèle actuel, sa sauvegarde. Mais aussi ses alternatives. 

Diversifier pour gagner en résilience

Julien Héritier, directeur de Mediplant, souligne qu’"on ne réglera pas le phénomène" et qu’il faut désormais "adapter les cultures à l’environnement, plutôt que l’environnement aux cultures". Il estime que la diversification constitue une réponse crédible pour sortir d’une dépendance à la monoculture.

Invité à partager vingt ans d’expérience sur les agrumes, le Vaudois Niels Rodin rappelle que plusieurs variétés résistantes existent, mais qu’elles "ne correspondent pas aux standards commerciaux actuels", entre absence de pépins, douceur ou finesse de l’écorce. Il s’interroge aussi sur "l’intérêt réel de développer une filière agrumes", alors que des végétaux locaux peuvent fournir les mêmes nutriments. Selon lui, la priorité est d’encourager les tests à petite échelle en tirant parti des microclimats présents en Suisse romande.

Des démarches individuelles déjà engagées

Certains agriculteurs ont franchi le pas. Le viticulteur valaisan Julien Guillon a commencé à remplacer des parcelles de vignes par des oliviers. Il dit avoir "mûrement réfléchi" cette transition, motivée à la fois par la baisse de la consommation de vin et par les contraintes climatiques observées ces dernières années. Il compte aujourd’hui plus de 1000 arbres et prévoit d’étendre la surface, tout en introduisant des pistachiers, qu’il juge adaptés aux conditions locales.

Il relève que le marché du vin "s’est fragilisé", en particulier à l’export, et qu’il serait risqué de "rester sur une seule production". Son approche vise aussi à mieux répartir les risques face aux aléas, avec l’idée d’arracher un rang de vigne sur deux pour intégrer davantage d’arbres en agroforesterie.

Une évolution qui touche aussi le patrimoine agricole

Les échanges ont montré que la question dépasse la seule technique. Selon Julien Héritier, la dimension émotionnelle est forte, notamment chez ceux qui ont "fait la même culture pendant des décennies". Julien Guillon y voit lui aussi un frein, estimant que toucher au vignoble revient à toucher "à un patrimoine très ancré". Les deux s’accordent toutefois sur un même constat : la diversification n’est plus seulement une option.

OB
Tags de l’article
Valais Agriculture Viticulture
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !
©  Rhône FM 2023  •  DéveloppementPowered by iomedia