Les enfants valaisans au coeur d'un étude scientifique sur les pesticides
Evaluer l'impact des pesticides agricoles sur la santé des enfants : une étude scientifique est en cours dans trois commune du canton. Les médias ont pu assister à une session de mesures ce lundi à l'école primaire de Chamoson. Les résultats de cette étude inédite en Suisse sont attendus pour 2025
Le canton a lancé ce projet de recherche pour mesurer l'impact des pesticides agricoles sur la santé des enfants. Le but de cette démarche est de calmer un débat très émotionnel, mais aussi de créer un dialogue entre riverains et professionnels de la terre.
Plus de 300 élèves participent
L'étude est en cours dans trois communes du canton, ayant beaucoup de vergers ou de vignes : Salquenen, Chamoson et Saxon. Sur les 785 élèves invités, 310 ont accepté d'y participer.
Les mesures sont effectuées via des bracelets en silicone blancs, que ces enfants âgés de 6 à 12 ans portent jour et nuit. Leurs parents répondent également à des questionnaires.
Les médias ont pu assister ce lundi à une session de mesures à l'école primaire de Chamoson.
"L'étude se déroule en quatre phases. Une première phase a eu lieu en janvier, au moment où les pesticides ne sont pas répandus. Les trois dernières se déroulent entre avril et juin", explique Lucienne Zinsstag, coordinatrice de cette étude pour l'Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH). "Pendant la semaine de mesures, les enfants portent ce bracelet blanc en silicone pour mesurer l'exposition par voie aérienne des pesticides. Nous mesurons également leur poids et leur taille. Enfin, nous faisons un test de spirométrie pour évaluer leur capacité pulmonaire."
Désamorcer les passions
La problématique opposant agriculteurs et riverains n'est pas nouvelle, selon Mathias Reynard, conseiller d'Etat en charge de la santé. Cette étude est aussi un moyen de désamorcer les passions, en posant des données chiffrées sur la table. "La situation n'était pas satisfaisante. Avec d'une part les agriculteurs et vignerons qui se sentaient pointés du doigt et des riverains qui ne se sentaient pas entendus", rappelle Mathias Reynard. "On devait sortir de l'émotionnel et la meilleure façon de le faire était de mandater une étude scientifique. Elle est unique en Suisse et presque en Europe et elle pourra déterminer le lien entre exposition aux pesticides et conséquences sur la santé."
Le canton a investi 300'000 francs dans cette étude scientifique. Elle est réalisée par l'Institut tropical et de santé publique suisse, en collaboration avec l'Observatoire valaisan de la santé. Les résultats sont attendus pour début 2025.