Le Valais et les JO d'été (1/5): Guy Evéquoz, le premier médaillé
Les Jeux Olympiques auront lieu l'été prochain (article paru en juillet 2020). Pour patienter, Rhône FM vous propose de vous remémorer les médailles valaisannes obtenues durant ces joutes estivales. La première date de 1972 à Munich.

C’est en effet à cette date qu’un Valaisan remporte pour la première fois de l’ère moderne une médaille à des Jeux Olympiques d’été. Cette performance est l’œuvre de l’escrimeur sédunois Guy Evéquoz. Avec ses coéquipiers helvétiques, il remporte la médaille d’argent par équipe. Un résultat pas forcément planifié.
Un résultat surprise
«Même si les Suisses étaient montés sur le podium deux ans plus tôt aux Mondiaux d’Ankara, d’autres équipes pouvaient plus que nous prétendre à la médaille», se souvient Guy Evéquoz, âgé de 20 ans à l’époque. «C’était un souvenir vraiment sympa de monter sur la boite et de se retrouver entre les Hongrois et les Russes.»
«On s’est rendu compte que sportivement, les JO représentaient quelque chose de très particulier.» Guy Évéquoz
Au-delà de la breloque, ce voyage allemand a permis à Guy Evéquoz de vivre ce qui restera sa première et unique expérience olympique. Il en garde un souvenir partagé : «Il faut distinguer l’atmosphère des compétitions, fort sympathique et où on se rendait compte que les JO représentaient quelque chose de très particulier, à celle du village olympique. J’aurais préféré être logé en ville, parce qu’on ne trouvait pas dans le village cet esprit sacré que j’ai ressenti bien des années plus tard en visitant le site d’Olympie en Grèce.»
Guy Evéquoz est aujourd’hui âgé de 68 ans
Guy Evéquoz a tout de même passé de bons moments à Munich…même s’il a vécu de l’intérieur l’un des moments les plus marquants de l’histoire du sport, un évènement historique qui a vu des membres de l’équipe d’Israël être pris en otage puis assassinés par l’organisation palestinienne Septembre noir.
Le «malaise» de la prise d’otage
«On a senti qu’il y avait un grand malaise car le CIO nous a réuni et a modifié le programme des compétitions en nous expliquant que les Jeux continuaient», raconte Guy Evéquoz. «C’était d’ailleurs une décision des officiels et non des sportifs, d’où le malaise. Après, tous les sportifs étaient libres de rester ou non. Nous, on a décidé de faire un choix d’équipe: soit on partait tous, soit on restait tous.»
«Quoi de mieux que de décider démocratiquement de rester fort et soudé pour aller chercher une médaille tous ensemble.» Guy Évéquoz
Au sein des cinq membres de l’équipe de Suisse, quatre votent pour rester, un pour partir. Ce vote divergeant, c’est celui de Guy Evéquoz. Le Sédunois salue tout de même la manière de fonctionner de la fédération de l’époque. «C’était très intelligent de la part de nos entraîneurs de nous faire avoir une discussion. Aujourd’hui, ce sont eux qui auraient choisi pour les athlètes, car les gens ont horreur de discuter face-à-face et de prendre position. Pourtant, c’est ça la démocratie. On a donc pris la décision de rester ensemble. Et quoi de mieux que de décider démocratiquement de rester fort et soudé pour aller chercher une médaille tous ensemble.»
Guy Evéquoz avec son frère Jean-Blaise, également médaillé olympique en 1976 à Montréal
Une médaille d’argent par équipe, qui restera donc comme la première de l’ère moderne décrochée par un Valaisan à des Jeux Olympiques d’été. Après cette performance, Guy Evéquoz obtiendra trois podiums en Coupe du Monde pour finalement prendre sa retraite sportive en 1979.
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