La fréquentation des églises valaisannes continue de reculer: moins 3,5% en dix ans, selon l'OFS
De nouveaux chiffres de l'Office fédéral de la statistique montrent que la pratique religieuse a continué de baisser ces dix dernières années en Suisse. Le Valais reste davantage attaché à la foi que d'autres cantons. Mais la tendance y est toutefois pareille qu'ailleurs.
Plus de 200'000 Valaisans s'identifient encore comme catholiques. Mais leur nombre est en baisse constante. Selon des chiffres publiés la semaine dernière par l'Office fédéral de la statistique, la pratique religieuse a encore chuté pour la période 2020 à 2022. Elle suit en cela une tendance qui s'est amorcée il y a plusieurs décennies dans tous les pays occidentaux.
Au niveau national, le nombre de catholiques est passé de 2,5 millions pour la période 2010 à 2012, à 2,3 millions dix ans plus tard. Pour les églises protestantes nationales, la baisse est du même ordre : de 1,8 à 1,5 million en une dizaine d'années.
Pour Jörg Stolz, professeur de sociologie des religions à l'Université de Lausanne, "chaque génération est un peu moins religieuse que la précédente". Amélioration de la médecine, meilleure prévention des catastrophes, développement d'un filet social : des solutions séculières existent aujourd'hui comme alternatives à la seule prière. L'interview de Jörg Stolz:
Le Valais plus religieux que les autres cantons
Dans les cantons catholiques, comme le Valais, l'attachement à la foi reste tout de même plus important qu'ailleurs. 65% de la population cantonale s'identifie encore aujourd'hui comme appartenant à l'Eglise de Rome, même si ce chiffre a chuté de dix points en une décennie. A titre de comparaison, dans les cantons de Bâle-Ville ou de Neuchâtel, plus de 50% des habitants disent aujourd'hui être sans appartenance religieuse.
Pour le vicaire général du diocèse de Sion Pierre-Yves Maillard, cette importance de l'Eglise a certainement une dimension sociale dans le canton. "Et cela se traduit par une présence de l'Eglise dans la société plus forte qu'ailleurs", souligne-t-il.
Dans tous les cas, Jörg Stolz ne voit pas la tendance à la sécularisation de la société se renverser de sitôt. "C'est une tendance lourde contre laquelle une église seule ne peut pas faire grand-chose", note-t-il. Pour renverser la vapeur, il faudrait que la société dans son ensemble change de structure, en raison d'une révolution ou d'une nouvelle guerre mondiale par exemple. "Mais si la société actuelle persiste, très probablement les tendances continueront", note-t-il.