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Courir après une amputation. À Sion, un protocole ouvre la voie

Amputé depuis dix ans, Nidhim Kochhar apprend à courir grâce à un dispositif inédit de la Clinique romande de réadaptation. À 34 ans, il se prépare pour la Course de Noël à Sion, soutenu par un suivi médical rapproché.

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Oriane Binggeli
Oriane Binggeli, Rédaction Rhône FM
03 déc. 2025, 09:02
/ Màj. il y a 1 jour
Prothèse adaptée, suivi médical et sportif, Nidhim Kochhard s'entraîne intensément depuis 6 mois avec le CRR pour s'adonner à la course.
Prothèse adaptée, suivi médical et sportif, Nidhim Kochhard s'entraîne intensément depuis 6 mois avec le CRR pour s'adonner à la course.

Il y a six mois, Nidhim Kochhar ne pensait pas pouvoir courir un jour. Amputé de la jambe gauche depuis une décennie, cet ancien bodybuilder suisse vivait avec l’idée que " la course, ce n’était pas pour moi ". Ses sorties se limitaient à quelques balades, souvent interrompues par des douleurs. Puis un test de performance réalisé à la Clinique romande de réadaptation (CRR), à Sion, change la donne. " On m’a proposé d’essayer avec une lame de course. Là, tout s’est concrétisé ", raconte-t-il. Aujourd’hui, il prépare sa participation à la Course de Noël du 13 décembre.

Un apprentissage structuré

Pour franchir cette étape, il bénéficie d’un protocole mis en place par la Clinique romande de réadaptation. Tests techniques, préparation physique et suivi régulier structurent l’accompagnement. " On ne peut pas apprendre à courir avant d’avoir appris à marcher ", rappelle le Dr Melchior Bachelard, son médecin référent. "Le moignon doit être stable, non douloureux, la prothèse définitive. Et l’hypersudation doit être surveillée, car elle peut provoquer la perte de l’emboîture."

Le dispositif repose aussi sur un encadrement constant. "Si je fais une erreur ou que je me blesse, j’ai une réponse en 24 heures. C’est ça qui m’a évité d’abandonner", souligne Nidhim Kochhar. Il évoque des phases de découragement liées à des blessures ou à des arrêts forcés. "Quand je ne peux plus porter ma prothèse, ma vie devient très compliquée. Et chaque fois, je me demande : est-ce que je veux vraiment retourner courir ?" Mais les ajustements rapides et l’échange continu l’ont aidé à retrouver de la confiance.

Une dynamique qui dépasse un seul parcours

Au CRR, cette expérience sert désormais de point d’appui pour d’autres patients amputés intéressés par la course. "Voir quelqu’un qui n’a jamais couru se mettre au défi après une amputation, c’est inspirant", estime le Dr Luca Pulici, chef du service de la médecine du sport. "Beaucoup se demandent : est-ce possible pour moi ? Ce type de parcours peut leur apporter une réponse."

Pour Nidhim Kochhar, la ligne d’arrivée n’est qu’une étape. Il vise entre 45 minutes et une heure de course, avant d’envisager d’autres activités. "Si je peux faire ça, alors je peux essayer le reste", dit-il. L’expérience pose aussi les bases d’un cadre nouveau en Romandie, où la course à pied pourrait devenir une option accessible pour davantage de patients amputés.

OB
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