Accord commercial avec l'Indonésie: pour les opposants, "l'huile de palme responsable n'existe pas!"
Le comité valaisan contre l’accord de libre-échange avec l’Indonésie est sorti du bois jeudi matin. De la gauche à l’UDC, ils dénoncent une décision dangereuse pour l’environnement et l’agriculture suisse.

« L’huile de palme écoresponsable, ça n’existe pas, c'est une fumisterie.» C’est en ces termes que le comité valaisan contre l’accord de libre-échange avec l’Indonésie est sorti du bois ce matin. Un comité qui réunissait des membres de l’Alliance de Gauche, des Verts et de l’UDC.
Concrètement, le texte, soumis au vote le 7 mars prochain, propose une réduction des frais de douanes pour l’importation d’huile de palme, pour autant que les dispositions de productions durables soient respectées.
"Une fumisterie"
Ajouter des conditions contraignantes sur la durabilité est une première pour un traité commercial suisse - le tout, rédigé en collaboration avec une organisation indonésienne qui défend l’environnement et les droits humains.
Plutôt de bonnes nouvelles sur le papier. Mais sur le papier seulement, dénoncent les opposants. "Je n'y crois pas du tout, s'insurge Christophe Clivaz, conseiller national Vert. On nous met de la poudre aux yeux avec ce chapitre sur la durabilité. La production d'huile de palme est synonyme de monocultures massives, alors que la population pourrait utiliser ces surfaces à d'autres fins plus utiles pour elle."
Label douteux
Sur le territoire indonésien, le label RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) attestera du respect des conditions de durabilité dans la production de l’huile de palme. Là encore, les opposants ne sont pas convaincus. "Il s'agit de labels privés qui sont mis en avant, observe Christophe Clivaz. D'autant que les standards indonésiens ne sont pas les mêmes que les standards suisses. Ce que l'Indonésie peut considérer comme des processus correspondant à la durabilité ne sont pas valables pour la Suisse, et nous n'aurons aucun moyen de nous assurer que ces principes sont mis en oauvre sur le terrain".
Production locale menacée
Outre les conséquences sur l’environnement et la population indigène, les réfractaires valaisans à cet accord de libre-échange pointent aussi du doigt l’impact sur l’agriculture suisse. "Evidemment, l'effet immanquable sera l'importation massive d'huile de palme en suisse, au détriment de nos huiles de colza et de tournesol locales, prédit Jean-Luc Addor, conseiller national UDC. C'est une forme de concurrence déloyale pour nos agriculteurs. Sans compter les risques avérés de l'huile de palme sur la santé des consommateurs."
