Vestiges glaciaires: l'appli IceWatcher intéresse d'autres régions
En Valais, les randonneurs peuvent utiliser l'application IceWatcher pour signaler les vestiges du passé rejetés par les glaciers, laissant le soin aux archéologues d'aller prélever ces trouvailles. D'autres régions alpines pourront l'utiliser dès fin juillet.
Sous l'effet du réchauffement climatique, les glaciers fondent et libèrent des éléments piégés parfois depuis des centaines, voire des milliers d’années. Pour répertorier et sauvegarder ces vestiges avant qu'ils ne se détériorent à l'air libre, l’Office cantonal d’archéologie (OCA) du Valais a lancé en 2021 IceWatcher, une application qui permet à tout un chacun d'en signaler la découverte.
Convaincu par l'outil, quatre cantons - Berne, les Grisons, Vaud et Uri - ainsi que trois régions étrangères - la Vallée d’Aoste, la Haute-Savoie et l’ensemble des Alpes autrichiennes souhaitent le déployer sur leurs territoires, indique jeudi le canton dans un communiqué. Ils devraient pouvoir le faire dès la fin du mois de juillet, "coïncidant ainsi avec la haute saison des randonnées glaciaires".
En Valais, depuis son lancement, trente signalements répartis sur neuf sites ont été effectués via l’application, précise le canton. Plusieurs concernent des découvertes d’intérêt archéologique, dont quatre dans des secteurs dans lesquels l’OCA n’avait encore jamais recensé de telles données.
"Il s'agit essentiellement de fragments de bois, issus de pieux qui balisaient autrefois des voies de passages ou de commerces", précise à Keystone-ATS Caroline Brunetti, archéologue cantonale. Des études et des datations par radiocarbone sont en cours sur le matériel récolté sur le terrain.
D'autres signalements relevaient de la médecine légale, avec la découverte de restes d'individus portés disparus. Trois annonces de ratés de munition ou de fragments d’aéronefs ont également été rapportées, puis transmises aux services compétents de la Confédération, ajoute le canton. Enfin, IceWatcher a permis la restitution à l’OCA d’une découverte effectuée il y a quelques années par un particulier.
Au vu du nombre de glaciers, l'OCA a besoin de cette archéologie participative pour préserver rapidement des vestiges historiques. "Les alpinistes sont nos yeux", indiquait l'an dernier l'archéologue Romain Andenmatten. Et l'application leur permet désormais de "communiquer rapidement avec l'Office cantonal d'archéologie tout en respectant une marche à suivre très simple".
En cas de découverte, le premier réflexe à avoir est de ne rien toucher. Il faut ensuite sélectionner le type d’objet découvert parmi les options proposées (bois, métal, cuir ou encore restes humains), puis prendre une photo rapprochée avec un objet de comparaison pour définir la taille. Enfin, un cliché plus large du paysage en géolocalisant la découverte est nécessaire.
A l'autre bout, l'OCA peut évaluer la pertinence des éléments révélés et engager les moyens adéquats à leur collecte et conservation.