Un regard extérieur pour l'office de l'enfance et de la jeunesse
Depuis le début de cette année, l'office de l'enfance et de la jeunesse (OEJ) du canton de Genève est assisté par un comité d'éthique. Cet organe intervient lorsque l'administration est confrontée à des situations familiales complexes. Il doit aider à prendre la bonne décision dans l'intérêt de l'enfant ou de l'adolescent.
"Le domaine de la protection des mineurs doit être abordé avec beaucoup d'humilité", a indiqué mardi, devant les médias, la conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta. Il n'existe pas de "baguette magique" et le risque d'en faire trop ou pas assez pour l'enfant est toujours présent, tout comme le danger de l'arbitraire.
Ce comité d'éthique, composé de sept spécialistes, dont un ancien juge et un professeur de l'Université de Genève, a pour mission d'apporter un regard extérieur au travail de l'OEJ pour les cas les plus compliqués. Le comité d'éthique est appelé à se réunir quatre à cinq fois par année.
Cette mesure entre dans le cadre d'un projet plus vaste intitulé HARPEJ, qui a pour but d'harmoniser la protection de l'enfance et de la jeunesse dans le canton. Cette initiative, qui a été lancée il y a trois ans, fait partie des priorités du gouvernement genevois. Elle a conduit à adapter l'offre du dispositif de protection.
"Entre le maintien de l'enfant dans sa famille et son placement, il existe une palette de solutions, un continuum", a expliqué Mme Emery-Torracinta. La prise en charge vise à être personnalisée. Le canton de Genève s'attache par exemple à développer des actions éducatives en milieu ouvert.
Les placements concernent 10% des enfants et adolescents qui sont suivis par le service de protection des mineurs (SPMi). En 2021, 671 enfants avaient été placés dans une famille d'accueil ou en foyer. "Le placement ne doit cependant pas être perçu comme un échec", a noté Mme Emery-Torracinta. Parfois, c'est la seule voie possible.