Dimitri Cavaré: «On a tout à gagner à Zurich»
À 27 ans, Dimitri Cavaré semble avoir laissé les galères derrière lui. Après des années marquées par de graves blessures et des débuts délicats au FC Sion, le latéral guadeloupéen s’impose comme l’un des éléments les plus en vue de l’effectif cette saison. Interview.
Depuis le début de la saison, il n’y a que Filip Stojilkovic et Marquinhos Cipriano qui ont joué davantage de minutes que lui au sein du FC Sion. Pour la première fois depuis l’exercice 2018-2019 et ses 44 matches disputés sous les couleurs de Barnsley en Angleterre, Dimitri Cavaré s’impose comme l’un des pions essentiels de son équipe. Interview.
Dimitri Cavaré, avec 28 matches au compteur à ce jour, vous vivez une saison pleine. Une première en trois ans pour vous…
C’est vrai et ça fait beaucoup de bien. Ces dernières années, je n’ai pas eu la chance d’enchaîner autant les rencontres. Pouvoir le faire aujourd’hui booste ma confiance et j’espère que cela continue jusqu’à la fin de saison.
Ce statut de titulaire à part entière, c’est une sorte récompense pour ne pas avoir lâché même lors des périodes les plus délicates?
Effectivement. Vous savez, le foot n’est pas un long fleuve tranquille. Dès fois, on est dans les plans du coach et d’autres fois, on peut se retrouver à l’écart. Mais quoiqu’il arrive, il faut continuer à travailler. Le travail paie toujours.
«Deux mots me viennent à l’esprit pour qualifier notre saison: montante et descendante à la fois.»Dimitri Cavaré
À six matches du terme de l’exercice, comment jugez-vous la saison du FC Sion?
Deux mots me viennent à l’esprit: montante et descendante à la fois. Il y a des moments où l’on était bien, où l’on a mis en difficulté nos adversaires. Et puis il y a eu des périodes plus délicates, à l’image de la série de quatre matches sans victoire qui a précédé notre déplacement à Lugano.
Ce manque de constance est une thématique récurrente au FC Sion. Que faut-il pour y remédier?
Honnêtement, je ne peux pas vous donner la clé pour changer ça. Si je l’avais, je vous assure que vous ne me poseriez même pas la question (rires). Tout ce que je peux vous dire, encore une fois, c’est qu’il faut continuer à travailler.
Et si l’on vous demande de dresser un regard sur votre saison sur le plan individuel?
Je pense qu’elle est moyennement bonne. Il faut que j’arrive à être plus régulier dans mes performances, à enchaîner plus de bons matches.
En somme, on peut dire que la saison de Dimitri Cavaré est à l’image de celle du FC Sion?
(Rires) Ah vous me posez une colle là! Mais oui, je pense qu’on peut le dire…
Vous avez débuté les quatre matches sans victoire que vous avez évoqué précédemment sur le banc. Puis votre retour coïncide avec le succès à Lugano. Hasard ou non?
C’est difficile à dire. Ce que je sais, c’est que ce retour dans le 11 m’a fait du bien à moi personnellement. Le fait qu’il soit accompagné par les trois points est d’autant plus gratifiant. Mais je ne suis pas seul, c’est l’équipe qui a gagné à Lugano.
«Il y a beaucoup de transparence entre le coach et moi. Chacun est libre de se dire son propre ressenti.»Dimitri Cavaré
Comment se passe la relation, le dialogue avec votre entraîneur Paolo Tramezzani?
Super bien. Il y a beaucoup de transparence entre nous. Que je sois bien ou non, il vient me parler, il me dit ce qu’il pense. Et l’inverse est vrai aussi. Chacun est libre de se dire son propre ressenti.
C’est un entraîneur qui accorde une grande importance à la rigueur défensive. Qu’est-ce qu’il vous apporte sur le plan personnel?
Alors comme on l’a déjà évoqué, cette saison est une saison lors de laquelle je joue beaucoup. Mais surtout, c’est une saison durant laquelle j’ai beaucoup progressé. Que ce soit au niveau défensif ou d’un point de vue de la concentration, je pense que le fait de le côtoyer m’a renforcé.
Vous parlez de l’aspect défensif. Avec quatre réussites, vous êtes aussi le 2ème meilleur buteur du club (ndlr: à égalité avec Anto Grgic). Une explication à cela?
C’est de la chance (rires)!
Marquer «autant», c’est nouveau pour vous?
Oui, en tout cas je n’ai pas le souvenir d’une saison aussi prolifique à ce niveau-là. Mais c’est cool de pouvoir aider l’équipe. D’être un buteur même en étant défenseur. J’espère l’être encore dans les six matches qui restent.
«Dans ce 3-5-2, tout le couloir m’appartient. Mais si mes collègues ne «m’alimentent pas», je ne peux pas briller.»Dimitri Cavaré
Dans le système en 3-5-2 utilisé lors des deux derniers matches, vous avez l’un des rôles les plus importants à jouer sur votre couloir droit…
Je suis plus ou moins d’accord avec ça. C’est clair que dans ce schéma-là, tout le couloir m’appartient. Mais je ne dirais pas que c’est le rôle le plus important car on joue à 11. Si mes collègues ne «m’alimentent pas», je ne peux pas briller.
Samedi, un gros défi s’offre à vous avec ce déplacement sur la pelouse du leader Zurich. À quoi vous attendez-vous?
À un gros match, à l’extérieur, devant beaucoup de supporters. Mais on est prêts à relever ce défi.
Si l’on vous dit que le FC Sion n’a rien à perdre face à Zurich, vous êtes d’accord?
Non. On n’a pas rien à perdre, on a tout à gagner.
Le fait que le titre se rapproche pour les Zurichois, est-ce que ça peut se transformer en avantage pour vous?
Oui, je pense. Ils savent ce qui les attend, ils sont en pleine confiance donc ils risquent de se découvrir un peu. À nous de les empêcher de faire la fête (sourire).
«Au moment de retrouver Zurich, on a l’esprit revanchard.»Dimitri Cavaré
Lors du dernier match face à Zurich, vous meniez à Tourbillon avant de concéder l’égalisation sur penalty au bout des arrêts de jeu…
C’est un souvenir très frustrant. D’autant plus pour moi qui avais commis la faute qui a provoqué le penalty. Mais on a vu sur ce dernier match que même s’ils sont premiers, ce n’est pas une «équipe de fous». Au moment de les retrouver, on a l’esprit revanchard. Et si l’on mène 1-0, on fera tout pour tenir.
Avec sept points d’avance sur Lucerne, le FC Sion est-il tranquille aujourd’hui?
Pas tranquille non. Dans le football, on ne l’est jamais tant que les chiffres disent le contraire. Mais aujourd’hui, je crois que l’on regarde plus vers l’avant que vers l’arrière. Bien finir cette saison nous permettra de bien préparer la prochaine.
Cet hiver, des rumeurs de transfert vous envoyaient en Angleterre. Vous avez ensuite prolongé votre contrat pour une saison. L’avenir de Dimitri Cavaré, il s’écrit en Valais?
Je l’espère. Je suis lié au club jusqu’à l’année prochaine donc je ne vois pas pourquoi je ne serai plus au FC Sion dans les prochains mois.