Padel : La Valaisanne Noémie Voeffray dispute les championnats d'Europe avec la Suisse
Les Championnats d'Europe de padel démarrent lundi en Italie. Parmi les 16 pays qualifiés, on retrouve la Suisse qui sera du voyage avec huit joueuses, dont la Valaisanne Noémie Voeffray. À moins d'une semaine du début de cette compétition, elle s'est livrée à notre micro.
De lundi à dimanche prochain, la FIP (NDLR : Fédération internationale de padel), organise les Championnats d'Europe de padel en Italie à Cagliari. Une compétition dans laquelle l'équipe de Suisse est engagée. Parmi les huit joueuses retenues dans cette sélection helvétique, on retrouve la Valaisanne d'adoption Noémie Voeffray. À quelques jours du début de cet événement, elle a fait le point. Interview :
Vous êtes une ancienne joueuse de tennis professionnelle. À quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans le padel ?
Quand j'ai décidé de mettre un terme à ma carrière de tenniswoman, j'ai ensuite arrêté tous les sports de raquette durant 10 ans. Pendant ce temps, je me suis consacrée à la course à pied. Mais un jour, un proche m'a offert pour Noël une raquette de padel. Dès que je me suis mise à en faire, j'ai tout de suite été convaincue et c'est de cette façon que j'ai repris la compétition.
Et pour progresser dans le padel, est-ce que votre expérience dans le tennis vous a aidé ?
Au début, beaucoup ! Les lobs et les volées, c'est assez facile pour nous, car ce sont des choses que l'on connait très bien dans le tennis. Dans un deuxième temps, c'était un peu plus difficile, car il a fallu perdre les réflexes du tennis. Dès que j'ai réussi à le faire, j'ai pu commencer à jouer avec les rebonds et les vitres, c'est là que je suis devenue une bonne joueuse de padel.
Qu'est-ce qui vous plaît dans ce sport ?
Je dirai que c'est le côté stratégique avec la capacité à analyser le rebond des balles pour savoir où et comment les jouer. C'est une discipline moins technique que le tennis, mais plus stratégique et ça, c'est quelque chose qui j'apprécie.
En parlant de padel, l'équipe de Suisse dont vous faites partie dispute ce lundi les Championnats d'Europe à Cagliari en Italie. Qu'est-ce que ça représente pour vous d'y être ?
C'est toujours un honneur de porter les couleurs de son pays. Quand je pratiquais le tennis, je représentais la Belgique. Aujourd'hui c'est la Suisse et j'en suis très fière. Par amour, j'ai changé de nationalité et aujourd'hui, je me sens Suisse, mais surtout très Valaisanne.
Selon vous, quel est le niveau de l'équipe de Suisse dans cette discipline ?
On est encore très loin des très grandes nations comme l'Espagne qui jouent depuis plusieurs années. En revanche, je pense qu'on est un groupe homogène. Nous avons une très bonne ambiance dans l'équipe et notre niveau de jeu est similaire. Maintenant, nous avons encore beaucoup à apprendre pour se rapprocher des meilleurs.
Ces Championnats d'Europe, comment vont-ils se dérouler ?
Ça sera une semaine intense, c'est la première chose dont je suis persuadée. Ensuite, concrètement, nous sommes répartis dans quatre groupes de quatre équipes. Durant les trois premiers jours, nous aurons une rencontre par jour contre un pays. Une rencontre se déroule en trois duels de deux contre deux. Une fois cette phase de qualification terminée, il y aura la phase finale. D'un côté, il y aura des matches pour les places une à huit et un autre pour celles entre la neuvième et la seizième. Il faudra donc se battre sur chaque partie.
Et durant cette compétition, quels seront les objectifs pour cette sélection helvétique ?
En ce qui nous concerne, on a déjà rempli notre contrat en se qualifiant pour ce rendez-vous. C'était ça notre réel objectif depuis le tout début. Maintenant que nous y sommes, on veut surtout prendre du plaisir et gagner en expérience.
Si on aborde maintenant un sujet plus sensible. Aujourd'hui, il existe plusieurs fédérations de padel et ça cause quelques difficultés. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus à ce sujet ?
Oui ! Il y a une bataille avec plusieurs fédérations qui essaient d'avoir la mainmise sur ce sport qui est pleine expansion ces dernières années. Il y a donc la FIP, la Fédération internationale de padel et la FEPA, la Fédération européenne de padel. Et à ce jour, les deux organisent leur Championnat d'Europe. Les problèmes sont multiples, mais le premier de tous, c'est que pour nous, il est difficile de se positionner pour savoir lesquels disputer.Est-ce que finalement, en tant que joueur, on s'y perd un peu au milieu de tout cela ?
Oui ! Pour aller plus loin, on ne sait pas toujours si le classement des nations et juste ou non. Il y a des pays qui décident d'aller dans une fédération et d'autres dans l'autre. Cette scission casse un peu ce sport et les valeurs qui vont avec. Il faut fédérer et là, ça n'est pas le cas. Selon moi, pour l'avenir du padel, je pense que des décisions devront être prises.
Si l'on revient à vous et l'équipe de Suisse, quels sont les objectifs à moyen terme ?
Je pense que l'on est dans une période où l'on essaie de développer et de professionnaliser ce sport un maximum. Il y a de plus en plus d'infrastructures qui voient le jour. J'espère que c'est un pas qui permettra à termes à ce que des joueurs et des joueuses puissent vivre du padel. De mon côté, à 34 ans et avec mon rôle de maman, je ne pense pas que je vais pouvoir rester encore très longtemps dans cette sélection helvétique en voyant comment ça pousse dernière nous. En attendant que ces jeunes arrivent à haut niveau, je prends tout ce que je peux prendre et j'espère avoir le temps de vivre une fois des Championnats du monde.
Peut-être une dernière question, quelles seraient selon vous, les qualités principales pour briller dans cette discipline ?
Il faut être explosive, être capable d'aller partout sur le terrain. Travailler cet aspect physique est essentiel selon moi. Ensuite, bien évidemment qu'il faut avoir un bon toucher de balle et c'est pourquoi nous, les anciens joueurs de tennis, sommes doués au padel. Je pense que les personnes qui allieront ces deux éléments pourront viser le haut niveau dans cette discipline.