50 ans de Sierre-Zinal: la naissance du mythe
La mythique course des Cinq 4'000 fête sa 50ème édition cette année. Pour l’occasion, Rhône FM vous propose de découvrir ou de redécouvrir, en trois épisodes, l’histoire de Sierre-Zinal en compagnie de son créateur, Jean-Claude Pont.
«Tout était prêt à l’emploi», c’est par ces mots que l’entretien avec Jean-Claude Pont commence. Un long entretien, que nous développerons en trois articles. Il fallait bien ça pour raconter d’où est partie la mythique course des Cinq 4'000 et ce qu’elle est devenue au fil du temps. Une institution, dont les étapes concrètes de la construction sont, curieusement, arrivées dans l’esprit du créateur après la naissance elle-même. «Après coup j’ai fait un travail d’introspection pour retrouver les éléments qui avaient amené cette idée», lance le fondateur. «D’abord j’étais membre de la société de développement de Zinal. Il fallait des animations pour animer la station. Ensuite, j’étais guide de montagne. Je connaissais la beauté des lieux et de ce parcours. Je connaissais aussi les vertus du sport et de l’effort physique. Tout cela a dû concourir à la naissance de la course. Enfin j’étais enseignant. Un enseignant de vocation, qui aime partager. Tout cela réuni m’a amené, de manière inconsciente, à cette idée saugrenue puisqu’il n’y avait à l’époque pratiquement pas de courses en montagne.»
Pérennité souhaitée, longévité inattendue
Dès le départ, Jean-Claude Pont avait, sans le savoir, créé quelque chose qui était fait pour durer. Pensait-il déjà à la 50ème édition? «Non, répond-il. J’étais en revanche persuadé que ça aurait du succès. Je pensais alors qu’il faudrait 10 ans pour installer la course. Tout est allé plus vite.» En se plongeant dans ses souvenirs, celui qui est encore président de l’Association de Sierre-Zinal évoque le scepticisme des débuts. «La presse nous prédisait un échec grandiose. La première année, on tablait sur 300 participants, il y en avait 1'000. C’était impensable. On a donc rapidement compris que ça serait pérenne, à condition que les éléments indépendants des organisateurs demeurent.» Parmi ces éléments, le parcours qui n’a pas bougé et qui fera l’objet de notre prochain article. Autre point central, la philosophie, qui est aussi restée. «Il y a un bénévolat intégral. J’ai dirigé cette course pendant 41 ans sans toucher un franc. Pas un frais de déplacement ou de téléphone. Cela s’est propagé et cela a donné une image à notre équipe et beaucoup de confiance aux gens.»