Xi Jinping dénonce ceux qui alimentent la confrontation
Le président chinois Xi Jinping s'en est pris aux acteurs qui cherchent la confrontation, qu'elle soit politique, économique ou technologique. Lundi lors du WEF en ligne, il a dénoncé ceux qui tentent "d'attribuer des responsabilités aux autres" pour la pandémie.
Le dirigeant a relevé que Pékin avait déjà partagé 2 milliards de doses de vaccin avec environ 120 pays et des acteurs internationaux. La Chine "va acheminer un milliard" de vaccins additionnels en Afrique, dont 600 millions par des dons, et 150 millions vers une partie de l'Asie, a répété M. Xi au début de plusieurs jours de discussions en ligne du Forum économique mondial (WEF).
Sans nommer aucun Etat, le président chinois a ciblé ceux "qui tentent de faire obstacle et d'attribuer des responsabilités aux autres" dans la pandémie. De nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont accusé la Chine de cacher des indications sur les premiers cas de coronavirus. Accusée d'abord d'être conciliante avec Pékin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a aussi demandé aux autorités du pays de partager davantage de données.
Il faut davantage de collaboration sanitaire internationale, a affirmé M. Xi, souhaitant une meilleure "solidarité". De même, il met en garde à nouveau contre une approche de Guerre froide et de confrontation. Les déclarations "qui alimentent la haine" se multiplient, a-t-il ajouté sans nommer les Etats-Unis. Et de cibler une "politisation" des questions technologiques.
M. Xi appelle à une réponse face à l'inflation grandissante et à l'augmentation des prix énergétiques. Il demande des règles internationales sur l'intelligence artificielle (IA) et l'économie numérisée, de même qu'un environnement "ouvert" et "non discriminatoire".
Selon un rapport du WEF publié lundi, près de 9000 milliards de dollars (près de 8500 milliards de francs) du Produit intérieur brut (PIB) chinois est menacé au total par la réduction de la nature. Mais une approche d'ajustement du pays sur cette question pourrait aboutir à environ 1800 milliards de francs additionnels par an pour le pays d'ici 2030. Environ 88 millions d'emplois pourraient être lancés.
De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a relevé que la relance économique restait "fragile". Plusieurs raisons comme l'inflation et les difficultés énergétiques, mais aussi les tensions financières, politiques et en termes d'approvisionnement, expliquent cette situation.
M. Guterres a déploré que les pays riches aient vacciné sept fois plus de personnes que les Etats africains. Il a à nouveau appelé les gouvernements et les entreprises pharmaceutiques à faciliter une immunisation pour tous.
"Nous devons affronter la pandémie avec équité", a-t-il déclaré. Il a rappelé que l'objectif de vacciner 40% de la population de tous les pays d'ici fin 2021 n'avait de loin pas été atteint. De même, celui de 70% d'ici fin juin n'est pas près d'être honoré.
Parmi les autres chantiers pour cette année, il appelle à une réforme du système financier. Huit dollars sur dix dépensés pour la relance après le début de la pandémie l'ont été dans des pays riches, a déploré M. Guterres.
Les pays en développement qui font face "à la plus basse croissance en une génération" ont le sentiment d'un échec, selon lui. Il a appelé à nouveau à une restructuration de la dette de ces Etats.
Le secrétaire général de l'ONU a également demandé de soutenir la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement et émergents par des transferts de technologies. Il faut une coalition entre gouvernements, secteur privé et institutions financières pour aider à atteindre cet objectif, a-t-il estimé.
La meilleure solution "serait un mécanisme plus large", mais "ce ne sera pas facile", a-t-il admis, relevant l'importance de ne pas compromettre l'innovation.
Comme l'année dernière, la réunion du WEF à Davos (GR) a dû être reportée, en raison de la pandémie de coronavirus. Elle est désormais prévue dans quelques mois.