Décapitation en région parisienne
Un homme décapité en région parisienne
Un enseignant qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet a été décapité vendredi à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Son agresseur présumé tué par la police dans la ville voisine d'Eragny (Val-d'Oise).
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé à l'AFP s'être aussitôt saisi de l'enquête, ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
"Ce soir, c'est la République qui est attaquée avec l'assassinat ignoble de l'un de ses serviteurs, un professeur", a réagi sur Twitter le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, "notre unité et notre fermeté sont les seules réponses face à la monstruosité du terrorisme islamiste."
Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est rendu à Conflans-Sainte-Honorine, sur les lieux de l'attaque. Il est arrivé peu après 21h00. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement au Maroc, est aussitôt rentré à Paris et a ouvert une cellule de crise place Beauvau, où l'a rejoint le Premier ministre, Jean Castex. Les faits se sont déroulés vers 17h00, près du collège du Bois d'Aulne de Conflans Sainte-Honorine, selon une source policière.
Les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de la ville ont été appelés pour un individu suspect rôdant autour d'un établissement scolaire, selon cette source. Sur place, ils ont découvert la victime et, 200 mètres plus loin à Eragny, ont tenté d'interpeller un homme armé d'un couteau qui les menaçait et ont fait feu sur lui. Selon une source policière, la victime est un professeur d'histoire du collège du Bois-d'Aulne.
L'agresseur présumé, dont l'identité n'a pas été immédiatement établie, est décédé, a-t-on indiqué de source judiciaire. Selon une source porche de l'enquête, il a crié "Allah Akbar" avant d'être abattu.
Le choc et l'incompréhension dominaient vendredi soir chez les riverains rencontrés par l'AFP dans ce quartier pavillonnaire, qu'ils décrivent comme calme et sans histoire.
Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, la première association de parents d'élèves, dit avoir reçu un signalement vendredi dernier qui faisait état "d'un père extrêmement énervé" après la publication en classe d'une caricature de Mahomet.
La victime aurait, selon M. Arenas, "invité les élèves musulmans à sortir de la classe" avant de montrer une caricature du prophète accroupi avec une étoile dessiné sur ses fesses et l'inscription "une étoile est née".
"Mon fils était dans la classe le jour où le professeur les a fait sortir parce qu'ils étaient musulmans, parce qu'il devait montrer une caricature du prophète", a expliqué à l'AFP un parent d'élève ayant requis l'anonymat, dont le fils est en classe de 4e.
"Il n'y a qu'une petite fille qui est restée, qui n'a pas voulu sortir, c'est cette petite fille-là qui a dit qu'il avait montré la photo d'un homme tout nu", a-t-il poursuivi. "Apparemment, il n'a pas fait ça méchamment, mon fils m'a dit qu'il a fait ça pour préserver les enfants, pour ne pas être vexés, pour ne pas être choqués", a encore ajouté ce parent d'élève.
L'attentat a soulevé une vague d'indignation dans la classe politique. A l'Assemblée nationale, les députés se sont levés pour "saluer la mémoire" du professeur et dénoncer un "abominable attentat".
Cette attaque survient trois semaines jour pour jour après l'attentat au hachoir perpétré par un jeune Pakistanais de 25 ans devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, qui avait fait deux blessés graves.
