Le Grand Conseil dit "oui" à un poste d'infirmière cantonale
Le Grand Conseil valaisan a approuvé jeudi la création d'un poste d'infirmière cantonale, comme il en existe un dans le canton de Vaud, une première en Suisse. Par 85 voix contre 41, il a soutenu une motion interpartis allant dans ce sens.
Actuellement, le canton du Valais est doté de deux postes d'infirmières en santé publique. Le cahier des charges comprend le contrôle de la qualité des soins, la participation à la stratégie du département de la santé publique ou les relations externes au canton, expliquent les auteurs du texte, le vert Jean-Daniel Melly, le centriste Alexandre Maret, la socialiste Emilie Dupuis et la libérale-radicale Martine Tristan.
En revanche, elles "n'ont pas pour mission d'assurer le développement d'une vision stratégique du métier des soins infirmiers et contribuer activement à sa mise en oeuvre", comme c'est le cas pour l'infirmière cantonale vaudoise. La motion demandait ainsi au Conseil d'Etat de modifier la loi sur la santé afin de transformer le poste d'infirmière de santé publique en un poste d'infirmière cantonale.
En plénum, le libéral-radical Emilien Roduit a reconnu que les soins infirmiers sont un maillon essentiel du système de santé, mais la proposition des motionnaires est une "solution bout de bois". Il regrette par ailleurs qu'elle soit un "copié-collé" du système vaudois alors que le Valais à ses propres spécificités. Un poste d'infirmière cantonale est "disproportionné", a-t-il ajouté, craignant que d'autres professions demandent à avoir un poste similaire.
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L'UDC de son côté a rappelé que le parlement a décidé de créer une nouvelle école de soins infirmiers, de mettre en place un système qui pousse les institutions sanitaires à engager du personnel soignant, de renforcer le nombre d'infirmières en santé publique. "Il ne faut pas précipiter les choses en changeant une loi par une motion", a conclu Damien Raboud qui a toutefois fait savoir que son groupe soutiendrait le texte s'il était transformé en postulat.
"La création de ce poste est indispensable", a répliqué Jean-Daniel Melly qui a refusé de transformer la motion. Le manque de personnel pour les institutions sanitaires induit des problèmes organisationnels, comme la nécessité pour l'Hôpital du Valais de fermer deux blocs opératoires, a-t-il illustré.
Selon l'observatoire suisse de la santé, le Valais est un des cantons avec le plus faible taux de personnel soignant par millier d'habitants, à savoir 5,51 contre 7,9 en moyenne suisse. Dans les hôpitaux du Valais, 36 postes ne sont pas pourvus dans le Haut-Valais et 50 dans le Valais romand, a ajouté celui qui est lui-même infirmier.
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"Ce poste est capital pour la création de conditions de travail qui donnent envie à notre jeunesse de faire le choix d'une profession soignante et qui incite les professionnels en place à continuer leur carrière professionnelle", à l'heure où les burnouts et l'absentéisme se multiplient, a encore relevé Jean-Daniel Melly.