¨On sent qu’on prête serment de devenir Garde du Pape pour une bonne cause"
Comme le veut la tradition, à l'heure de célébrer l'anniversaire du sac de Rome le 6 mai, des recrues venues des quatre coins de la Suisse vont jurer de protéger le Pape. Au total, 23 jeunes hommes, dont 4 Valaisans intégreront la Garde Suisse pontificale à ce moment-là.
Pour ces hommes, il s'agit d'une étape symbolique dans leur vie. Un moment qui mélange bon nombre de sentiments. De la fierté à l'appréhension, en passant par l'honneur de pouvoir servir auprès du Saint-Père.
Mais cette assermentation signifie aussi jurer de protéger et défendre le Saint-Père ainsi que tous ses successeurs légitimes en cas de besoin. Même au péril de leur propre vie, comme l'ont fait leurs ancêtres par le passé. Car oui, il y a un peu moins de 500 ans, 189 Gardes suisses perdirent la vie en protégeant le Saint-Père de l'époque, Clément VII, contre l'armée de Charles Quint. C'était le 6 mai 1527.
"On se sent prêt à le faire parce qu'on sait que c'est quelque chose qui nous dépasse"Alex Sacha Taccoz, futur hallebardier de la Garde
Entre temps, les choses ont changé. Mais pas la formule du serment. Et même si les paroles sont lourdes de sens, les recrues sont prêtes : "Avant de signer, on peut ressentir une forme d'appréhension, parce que ce n'est pas juste deux ans de notre vie qu'on met en jeu. Mais très vite, on sent qu’on le fait pour une bonne cause", explique le Valaisan Alex Sacha Taccoz, futur hallebardier qui prêtera serment samedi. "On se sent prêt à donner notre vie pour protéger le Pape sans hésitation parce qu'on sait que c'est quelque chose qui nous dépasse".
Progresser dans sa foi
Alex Sacha Taccoz rassure. Cet aspect de la Garde Pontificale n'est pas ce qui l'a poussé à partir au Vatican. Après son école militaire, il souhaitait partir à l'étranger. Mais il manquait quelque chose aux différentes possibilités militaires qui s'offraient à lui. " je voulais quelque chose de plus. La possibilité de progresser dans ma foi", raconte le futur hallebardier.
Et d'ajouter qu'en rejoignant la Garde, il avait la possibilité de vivre une nouvelle expérience enrichissante. Une école de vie: "De voir quelque chose d'autre que notre beau Valais et aller vivre pendant deux ans dans une ville qui compte plusieurs millions d'habitants, c'est assez unique. Et je ne voyais pas où je pouvais retrouver tous ces points ailleurs qu'au Vatican".
Une étape symbolique
Le jeune Valaisan est d'ailleurs fier de pouvoir se retrouver à Rome, et plus précisément au Vatican. "Ça fait depuis septembre qu'on est à Rome et qu'on sait ce qui nous attend. Ce qui change c'est que ça devient symbolique. On va jurer devant les autorités de l'Eglise. Ça fait quelque chose de plus".
L'assermentation qui attend les 23 recrues aura lieu à 17h. Les futurs gardes porteront la tenue de "Grand Gala", à savoir l'uniforme de gala avec la cuirasse, qui n'est portée d'ordinaire que lors des bénédictions papales à Noël et à Pâques. Le programme du 6 mai pourra d'ailleurs être suivi sur le site de la Garde Pontificale Suisse.