Le prix du gaz joue aux montagnes russes et tutoie des sommets en Europe…
Alors que la guerre continue de faire rage en Ukraine, le prix du gaz frôle des records dans nos régions. Mais y’a-t-il un impact direct pour les foyers valaisans qui en utilisent pour se chauffer ?
Tout a commencé en automne dernier avec la reprise économique. Les prix de cette matière première ont explosé avant de se stabiliser. Mais c’était sans compter l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui reste l’un des principaux fournisseurs de gaz naturel à travers le monde.
Lundi dernier, le prix de cette matière première a flirté avec le chiffre record de 345 euros le mégawattheure, avant de redescendre à 191 euros mercredi. Des fluctuations inhabituelles sur un marché qui a fait preuve d’une grande stabilité au cours des quinze dernières années.
Et en Valais ?
Pour l’heure, l’impact reste modéré en Valais, l’approvisionnement étant anticipé sur plusieurs années. Mais les nombreuses incertitudes liées au conflit font craindre l’effet d’une bombe à retardement.
Doit-on donc craindre une pénurie de gaz en Valais ces prochaines années ? « Je ne peux pas dire que je n’ai pas peur » réagit François Fellay, directeur général d’Oiken et président de Gazoduc Sion SA. « Si on devait couper soudainement l’approvisionnement du gaz russe, il faudrait le substituer par du gaz qui proviendrait essentiellement des Etats-Unis et du Qatar. Il y en aurait en suffisance mais vu qu’il est liquide et donc voyage en méthaniers (ndlr. bateaux), il nécessiterait des infrastructures supplémentaires pour le transformer et ainsi le déposer dans les gazoducs européens ».
« Je ne peux pas dire que je n’ai pas peur »
François Fellay, directeur général d’Oiken
Facture plus salée ?
Avant la pénurie, les Valaisans qui utilisent le gaz pour se chauffer ou pour cuisiner, risquent de voir leur facture encore augmenter. Une hausse de 25% leur a déjà été imposée au début de l’année en raison de l’application de la taxe CO2 sur les énergies fossiles.
En Valais, ce sont quelques 20'000 personnes qui se chauffent au gaz et 50% de l’utilisation valaisanne est issue de l’industrie.