78% des PME valaisannes ont eu de la peine à repourvoir des postes vacances, selon le Crédit Suisse
Deux tiers des PME suisses disent avoir eu des difficultés à trouver la perle rare au moment de remplacer un de leurs employés. Un chiffre qui monte à 78% en Valais.
Deux tiers des PME ont eu de la peine à trouver de bons candidats pour des postes à repourvoir ces dernières années. C’est ce que montre une étude publiée mardi par le Crédit Suisse.
La grande banque a interrogé près de 800 petites et moyennes entreprises dans tout le pays. Un quart d’entre elles ont affirmé qu’il avait été très difficile de trouver la perle rare durant les trois dernières années. Ca a été « plutôt difficile » pour 40% des PME interrogées.
Mais la situation n’est pas pareille suivant les cantons. A Fribourg ou dans le canton de Vaud, un peu plus de la moitié des entreprises interrogées disent avoir eu des difficultés lors du processus de recrutement. Un chiffre qui monte à 78% en Valais.
Tourisme, construction ou technologies
Le directeur de la chambre valaisanne de commerce et d’industrie Vincent Riesen confirme qu’il y a, en Valais, « beaucoup de places ouvertes (qui) demandent du temps pour être repourvues ». Il évoque une pénurie de personnel dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, dans les métiers du bâtiment ou les métiers technologiques/ingénierie.
Pour expliquer ces différences régionales, Vincent Riesen évoque la position périphérique du canton. « On peut facilement vivre en Chablais et aller gagner son salaire sur le canton de Vaud ou le canton de Neuchâtel, ce qui explique les difficultés supérieures en Valais », souligne-t-il.
Si la pandémie de coronavirus a rebattu beaucoup de cartes dans le monde du travail, le phénomène existait déjà avant. Il est en effet lié au départ en retraite des babyboomers, cette génération née durant les Trente Glorieuses. D’ici quelques années, il y aura davantage de personnes qui sortent du marché du travail que de jeunes qui y entrent.
Miser sur l'étranger, les seniors et les femmes
Pour lutter contre cette pénurie, il faut donc profiter du personnel venant des pays voisins mais aussi inciter les plus de 55 ans à rester actifs professionnellement. Vincent Riesen plaide aussi pour une fiscalité qui incite davantage les femmes à avoir une activité rémunérée.
Pour Vincent Riesen, qui dit pénurie dit augmentation de salaires dans les domaines touchés. « Il y aura des signaux très clairs pour guider les jeunes employés vers les bons postes », précise-t-il.
Mais il estime encore que le développement du télétravail n’est pas forcément une bonne chose pour les employeurs du canton. Car les Valaisannes et les Valaisans pourront choisir de travailler à distance pour les entreprises zurichoises ou genevoises proposant de meilleurs salaires. « On s’adaptera à cette réalité-là (…) on doit tous se battre pour les mêmes talents », note encore le directeur de la CCI.